Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

© Éditions Ballade à la Lune

Le livre du jour

“La Ballade de James”, de Marie-Gabrielle Houriez

Catherine Portevin publié le 01 avril 2021 2 min

Chercher en soi son centre, « os par os, vertèbre par vertèbre », se tenir dans le monde à la verticale : c’est l’inlassable exercice de la danse, et ce pourrait être une leçon de vie. Dans son roman La Ballade de James (Ballade à la Lune, 2021), c’est en ancienne danseuse que Marie-Gabrielle Houriez, notre collaboratrice à Philosophie magazine, écrit la reconstruction « os par os » de James, ex-icône du rock. Il s’est retiré à Paris pour se consacrer à la peinture et y rencontre pas à pas d’autres solitudes. Un récit dense, tenu en équilibre au bord des gouffres existentiels.

 

  • Se tenir au bord, peut-être est-ce la seule manière supportable de vivre. Au bord des gouffres, au bord du monde, au bord des autres… Cette interrogation anime le regard de Marie-Gabrielle Houriez sur ses personnages. James est une ancienne star du rock, ex « icône junkie » aujourd’hui accro à ses cigarettes Kool menthol king size et au café froid. Il a tout quitté – son groupe, ses amours mortes, son pays, les États-Unis – pour se retirer à Paris et se consacrer à sa passion pour les arts plastiques. Son appartement-atelier devient comme la matrice monstrueuse de son chagrin existentiel faite d’aliens et de « marmots phtisiques. » 
  • Dès la première phrase, la romancière nous plonge dans cette matrice imaginaire : « Les bébés le regardent de leur air de chair molle. La peau du visage, des avant-bras, des jambes et des pieds est suave, appétissante. » Plus tard, James aura l’idée de peindre en bleu les poupons et de les attacher ensemble en étranges guirlandes de fœtus. La description, la plus ordinaire possible, la plus concrète (trouver la colle, la peinture bleue, couper, triturer, envelopper les poupées dans du film alimentaire…) des « bébés bleus » de James est l’une des pièces maîtresses autour desquelles s’enroule le récit. 
  • Autour de James vivent d’autres solitudes, surtout féminines. Camille, prof de danse, vit seule avec sa fille Suzanne qui apprend le violon. La vieille Anne-Marie au premier étage est un peu la « bonne fée » de l’immeuble. Myrto, une passionnée de punk-rock et maquettiste dans un journal, vit mal sa rupture avec son compagnon Simon, un prof de philo spécialiste de Kierkegaard. Tous savent ici que l’on est sur terre « chacun pour sa pomme », mais cela n’empêche pas la douceur. 
  • L’écriture de Marie-Gabrielle Houriez tient ensemble, sans pathos, les flux de conscience de ses personnages, souvenirs, sensations, et toujours ces gestes très simples, très précis, qui les font tenir debout. La romancière, qui fut elle-même danseuse, prête à Camille ce qui fait l’apprentissage de cet être au monde à la verticale. Elle écrit comme Camille danse : « Os par os, vertèbre par vertèbre », en cherchant « sa maison d’enfance anatomique ». C’est l’histoire d’une renaissance.

 

La Ballade de James, de Marie-Gabrielle Houriez, vient de paraître aux Éditions Ballade à la Lune. 100 p., 13,90€, disponible ici.

Expresso : les parcours interactifs
La dissertation
Une dissertation n’est ni un journal intime, ni une restitution de cours. Pour éviter le hors-sujet, il faut savoir approcher l’énoncé et formuler une bonne problématique. 
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Article
26 min
William James. “L’Expérience religieuse” (extraits)
Victorine de Oliveira 23 septembre 2018

En adoptant le point de vue pragmatiste pour décrire l’expérience religieuse, William James (1842-1910) rend compte d’un phénomène universellement partagé : les moments de résonance avec le monde. Comme le croyant sent que quelque chose…


Article
3 min
William James, un pragmatiste disciple de Bergson
Alexandre Lacroix 05 mai 2022

Frère du romancier Henry James, le philosophe américain William James lance un nouveau courant de pensée, auquel il consacre son cours de 1905 à Harvard : le pragmatisme. Il s’y dresse contre presque toute la tradition…


Article
10 min
“Le pragmatisme” de William James. Une pensée à hauteur d’homme
Victorine de Oliveira 11 janvier 2023

Quelles sont les conséquences pratiques d’une philosophie, d’un concept, d’une idée ? C’est la question qui anime William James. En proposant…

“Le pragmatisme” de William James. Une pensée à hauteur d’homme

Article
4 min
L’essence du rock
Michel Eltchaninoff 25 septembre 2012

Le rock’n’roll, chacun croit le connaître, mais comment le définir ? Pour Roger Pouivet, son essence n’est ni musicologique, ni politique, ni…

L’essence du rock

Bac philo
2 min
L’histoire
Nicolas Tenaillon 01 août 2012

On peut donner deux sens au mot histoire : ce que l’homme a vécu, et le récit qu’il en fait. En tant que récit, l’histoire suppose l’écriture, dont l’invention marque le passage de la préhistoire à l’histoire. Tournée vers le passé,…


Article
18 min
James Bond Stockdale. Voyage d’un stoïcien au bout de l’enfer
Martin Duru 03 juin 2021

Ce pilote de l’US Navy est resté prisonnier au Nord-Vietnam pendant sept ans et demi, de 1965 à 1972. Pour résister à l’enfermement, aux…

James Bond Stockdale. Voyage d’un stoïcien au bout de l’enfer

Article
6 min
Dépasser le manichéisme
Alexandre Lacroix 24 avril 2013

« Je ne connais pas bien l’Amérique mais, d’après ses films, je crois que, pour mieux se préserver, pour se garder intacte, elle a inventé une sorte de gangster qui incarne à peu près totalement le Mal. Ces gangsters sont naturellement…


Article
6 min
Je serai ton miroir
Juliette Cerf 19 septembre 2012

La photographe américaine Nan Goldin, auteure de « La Ballade de la dépendance sexuelle », est l’invitée spéciale des Rencontres d’Arles de l'été…

Je serai ton miroir

À Lire aussi
J.-M. Pottier : “Le rock indé est le cri d’une génération désabusée mais pas nihiliste”
J.-M. Pottier : “Le rock indé est le cri d’une génération désabusée mais pas nihiliste”
Par Antony Chanthanakone
octobre 2021
Pierre Michon : “J’ai fait comme si le Covid m’était destiné, à moi personnellement”
Par Martin Legros
juillet 2020
James T. Kloppenberg. « Les États-Unis connaissent l’un de leurs pires moments de division »
Par Julien Charnay
octobre 2012
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. “La Ballade de James”, de Marie-Gabrielle Houriez
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse