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“Les deux animatrices de la soirée, bénévoles à l’association Happy End, Sarah Dumont et Sophie Poupard-Bonnet, ne délivrent pas de leçons mais répartissent la parole et apportent quelques conseils pratiques à ceux qui le demandent” © Frédéric Manzini

Reportage

J’ai participé à un “apéro de la mort”

Frédéric Manzini publié le 07 décembre 2023 6 min

À Paris mais aussi à Metz, Chartres, Bordeaux, Marcq-en-Barœul ou Couëron : des « apéros de la mort » s’organisent un peu partout. Il ne s’agit pas du dernier jeu à la mode mais bien d’une réunion où l’on peut venir librement discuter de ce-dont-on-n’ose-d’ordinaire-pas-parler : la mort. Pourquoi ce concept rencontre-t-il un tel succès ? Frédéric Manzini s’est fait reporter d’un soir.


 

Une quinzaine de personnes qui ne se connaissent pas – et qui, pour la plupart, ne se reverront jamais – mais qui choisissent de se réunir pour parler intimement de la mort autour d’un verre ? L’idée peut sembler incongrue au premier abord. Elle est née 2004 à Neuchâtel à l’initiative d’un sociologue et ethnologue suisse, conservateur du musée d’ethnographie de Genève, spécialiste du domaine des rites mortuaires et de l’accompagnement de la fin de vie, Bernard Crettaz. Il avait imaginé que l’atmosphère conviviale et informelle d’un troquet pourrait permettre d’aborder la thématique de la mort autrement que sur un ton empesé, solennel et grave. Étendue rapidement à tous les cantons romands puis au-delà des frontières, l’initiative séduit un large public, qui trouve là l’opportunité d’aborder une thématique concernant tout le monde, mais dont souvent seuls les assureurs et les pompes funèbres s’autorisent à parler publiquement… Et ce non pas d’une manière qui puisse répondre à tous les enjeux existentiels et affectifs que la mort soulève.

La mort, indécente et “invisibilisée”

C’est bien là tout le problème : la mort est un sujet éminemment important mais nous n’avons pas l’occasion d’en parler, et encore moins dans un mode de vie moderne, urbain, individualiste et pressé. Une question de temporalité, d’abord : les injonctions sociales poussent les endeuillés à se relever pour aller bien, même très bien et, si possible, très vite. Au bout de quelques mois, raconte une participante, on vous reprochera de ne pas être passé à autre chose ! Or au-delà de cette temporalité resserrée, c’est d’une manière générale la place de la mort dans la société qui pose difficulté. Les différents participants à « l’apéro de la mort » en dressent le constat : dans les temps passés, et surtout à la campagne [comme le chantait avec sarcasme et tendresse Georges Brassens], la mort était entourée de rituels qui lui donnaient une réalité tangible, qu’il s’agisse de dresser des draps de couleur devant la maison du défunt, d’apposer des affichettes sur les murs des maisons ou de publier des annonces dans les journaux, de rendre visite à la famille du défunt, de participer à des veillées funéraires où le corps est exposé, de faire de longues processions pour lui rendre hommage, de porter l’habit noir, etc. Edgar Morin avait fait un constat similaire dans L’Homme et la Mort (1976), en montrant que la société contemporaine et individualiste tendait à repousser la mort toujours plus loin, hors de sa vue et hors du cycle de la vie. L’abandon des rituels d’accompagnement renvoie les endeuillés à une solitude nouvelle particulièrement violente qui les oblige à se débrouiller seuls avec leur douleur, au mieux avec quelques lectures solitaires.

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