L’aventure d’un classique

Hannah Arendt : le temps des récits

Victorine de Oliveira publié le 3 min

La Condition de l’homme moderne se présente comme un récit historique qui, de l’Antiquité à la Modernité, analyse les transformations du monde des humains. Pour Arendt, certaines des étapes les plus marquantes de ce développement consistent non pas en des découvertes scientifiques mais en des renversements philosophiques et des mutations sociales.

 

Antiquité (vers 400 av. J.-C.)

Avec l’apparition de la polis grecque vient la division de la vie humaine entre espace public et espace privé. Le travail est déconsidéré et relégué dans la sphère privée, confié à des esclaves qui ne peuvent prétendre au rôle de citoyen. C’est le triomphe de l’animal politique défini par Aristote, dont l’action libre sur la vie publique façonne le monde.

 

Jésus

« C’est Jésus de Nazareth qui découvrit le rôle du pardon dans le domaine des affaires humaines », affirme Arendt. Avec la promesse, le pardon est, pour elle, un exemple d’action qui permet de nouer et de consolider le lien entre les membres de la communauté humaine. En quoi Jésus est-il un précurseur ? Parce qu’il montre à ses disciples que le pardon n’est pas une prérogative divine venue d’en haut, mais qu’il peut s’échanger horizontalement entre les hommes.

Expresso : les parcours interactifs
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S'aimer soi-même est-ce être narcissique ? Bien sûr que non répondrait Rousseau. L'amour de soi est un formidable instinct de conservation. En revanche, l'amour propre est beaucoup plus pernicieux...Découvrez les détails de cette distinction décisive entre deux manières de se rapporter à soi-même.
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