Guillaume Martin. Cycliste nietzschéen
Il arrive avec son vélo empaqueté dans la gare du Nord, entre deux entraînements, des retrouvailles en famille dans l’Orne et l’écriture d’un essai pour Grasset – un Tour de France des philosophes, dans lequel il imagine Platon, Socrate et Nietzsche sur la Grande Boucle. Petit, mince, énergique, Guillaume Martin est l’un des cyclistes français les plus prometteurs de sa génération : leader de l’équipe belge Wanty-Groupe Gobert, 23e du Tour de France 2017, il a gagné le Circuit de la Sarthe en avril et terminé 12e du Critérium du Dauphiné. Il vise dorénavant une place dans le Top 15 du Tour et le maillot blanc du meilleur jeune.
Mais c’est aussi un féru de philosophie. Ses chroniques pour le quotidien Le Monde pendant le Tour 2017, où il dissertait sur l’expérience de la durée au sens de Bergson ou sur « ce qui dépend et ne dépend pas du coureur » dans les cale-pieds d’Épictète, ont fait sensation – il rempile d’ailleurs cette année. C’est que la philosophie est pour lui une passion depuis qu’il a lu Ecce Homo à 13 ans. Cela l’a mené en classes préparatoires et à l’université, à Rennes, puis à Nanterre, via une plateforme numérique, alors qu’il entrait dans un centre de formation pour cyclistes. « Dès l’âge de 13 ans, j’ai su que je voulais faire du vélo. Mais si je n’ai pas hésité à m’y consacrer, c’est parce que j’avais à côté cette nourriture intellectuelle que m’apportait la philo. » Les philosophes qu’il apprécie ? « Les Grecs, Alain, Nietzsche, tous ceux qui éclairent la vie mais n’hésitent pas à parler à la première personne. » Son mémoire de master, rédigé sous la direction de Jean-François Balaudé, lui-même fan de vélo, porte un titre énigmatique : « Le sport moderne : une mise en application de la philosophie nietzschéenne ? ».
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