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Guillaume Martin (Cofidis) en pleine ascension du col du Grand Colombier lors de l’étape 15 du Tour de France 2020, le 13 septembre dernier. © Kenzo Tribouillard/AFP

Tour de France/Entretien

Guillaume Martin : “Ce qui ne me tue pas me rend plus fort”

Martin Legros publié le 11 juillet 2021 3 min

Au terme d'une belle échappée, Guillaume Martin s’est emparé hier de la deuxième place du classement général de l’édition 2021 du Tour de France cycliste, et ce juste avant avant d’aborder les premiers lacets des Pyrénées. Un bel exploit pour celui qui, l'an passé, était arrivé 11e sur les Champs-Élysées à la fin d'une Grande Boucle chamboulée pour cause de pandémie de Covid-19. Mais le leader de l'équipe Cofidis est aussi un féru de philosophie qui, avec l’idée du « surhomme » et de la « volonté de puissance », puise dans la pensée de Nietzsche des ressources dans l’effort. L'an passé, il nous avait accordé un petit entretien.

 

Est-ce que cette année [2020], l’édition du Tour sous la menace du Covid n’est pas un peu spéciale ?

Guillaume Martin : Certainement. Le départ à Nice en zone rouge était à cet égard très bizarre. D’habitude, c’est un moment très festif. Là, l’ambiance n’y était pas. C’était troublant et un peu triste. Mais dès que nous sommes arrivés dans les Pyrénées, il y avait plus de monde, et on a retrouvé l’esprit du Tour.

 

Vous êtes le leader d’une nouvelle équipe et vous vous êtes imposé dans le peloton de tête. Est-ce que cela se passe bien ? 

C’était déjà le cas les années précédentes. J’ai l’habitude de cette responsabilité et de la pression. J’ai par ailleurs été troisième du [classement] général – ce qui ajoutait de la pression. Mais j’ai de l’expérience, maintenant. Et c’est même quelque chose que je ne crains pas, mais que je recherche. Depuis plusieurs années, je suis dans une progression régulière, mais les quelques pourcents supplémentaires que j’ai acquis cette année m’ont en effet fait franchir un cap.

 

Vous avez subi une chute lors de la 10e étape. Vous vous en êtes remis ? 

Ce n’était pas une chute très violente, je suis tombé dans l’herbe, mais sur la tête. Les vertèbres ont été un peu enfoncées. Et cela a un un effet inconfortable et handicapant pendant un temps. Je commence à m’en remettre. 

 

Vous avez perdu votre troisième place dans la montée du Puy Mary, vendredi dernier, où l’on vous a vu craquer dans la dernière ascension, cédant trois minutes au maillot jaune dans un final très éprouvant. N’est-ce pas décourageant que cela se joue à si peu de choses ? 

Ce n’est pas la première ni la dernière déception de ma carrière. Tout le monde connaît la formule de Nietzsche dans Le Crépuscule des Idoles : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». On l’utilise un peu à tort et à travers, de manière psychologique, pour vanter les personnes qui sont capables de résilience. Mais pour le coup, elle est fort à propos. Et j’en fais volontiers mon mantra. Car Nietzsche lui donnait une signification physiologique sur laquelle j’ai insisté dans le mémoire que je lui ai consacré (Le Sport moderne. Une mise en application de la philosophie nietzschéenne). Nietzsche avait compris que l’affaiblissement physique, l’agression du corps génère à terme un accroissement des forces. Quand on y réfléchit, c’est le principe même de l’entraînement : se fatiguer pour surcompenser ensuite et être meilleur.

 

Quand le cycliste puise dans ses réserves dans une ascension comme celle-là, à quoi tient sa capacité à ne pas abandonner ? Le mental compte-t-il autant que le physique ?

Je ne crois pas du tout au mental, à l’idée que tout se jouerait dans la tête. Et que la douleur ne serait rien. C’est un mythe ! Non, la douleur est là, on sait tous aller jusqu’à un certain seuil – on est des champions. Mais on fait aussi l’expérience de nos limites.

 

Vous êtes-vous beaucoup entraîné pendant le confinement ?

Non, et cela m’a été très bénéfique. Je me suis beaucoup plus reposé que les saisons précédentes où j’enfilais les compétitions et les entraînements. Ce repos m’a été très profitable. Pour le coup, je dirais que moins, cela a été mieux. 

 

Les années précédentes, vous teniez un journal de bord philosophique. Vous continuez ? 

J’écrivais des chroniques pour Le Monde, mais elles étaient rédigées avant le Tour, car pendant, je savais que je n’aurai pas la disponibilité intellectuelle. Cette année, je n’écris plus de chronique, mais cela ne m’empêche pas de lire beaucoup.

 

Est-ce que vous pensez en pédalant ?

Je suis concentré sur l’effort. Mais il y a une part de réflexion, comme chez tous mes camarades. Cela dit, la philosophie doit être modeste. Le monde peut continuer de tourner sans elle. Y compris le Tour de France. Elle vient en plus, après, dans les temps morts, pas dans les feux de l’action.

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