Échecs, fléchettes, jeux vidéo : où commence (et où finit) le sport ?
Faut-il intégrer la pétanque aux Jeux olympiques ? Ou encore le skateboard, les fléchettes, les jeux vidéo ? Derrière cette interrogation, qui revient régulièrement dans le débat public, se pose une question fondamentale : qu’est-ce, au fond, qu’un sport ?
Le mois dernier, Paris a été le théâtre d’une compétition internationale d’« e-sport », ou sport électronique. Des milliers de spectateurs y ont vu s’affronter durant plusieurs jours, venus du monde entier, des virtuoses du jeu vidéo de tir à la première personne Counter-Strike (Valve, depuis 2000) dans une ambiance des plus électriques, portée par des commentateurs survoltés. Si ce genre de tournois attire de plus en plus de monde, aussi bien en présentiel qu’en streaming, elles demeurent encore largement méconnues du grand public, du reste généralement circonspect vis-à-vis de l’appellation même « e-sport ».
Pourquoi, en effet, parler de sport à propos de personnes qui jouent à des jeux vidéo et qui, manifestement, ne font pas grand-chose d’autre que de cliquer sur une souris d’ordinateur ou sur les touches d’une manette, assis devant un écran ? Malgré ce scepticisme partagé, les institutions se mettent à prendre le sujet au sérieux, à l’instar d’Emmanuel Macron, qui entend faire de la France une pionnière en la matière, ou des clubs de football du Paris Saint-Germain ou de l’Olympique lyonnais (…mais qui va très bientôt fermer ses portes), qui ont investi dans le domaine en se dotant de leurs propres équipes. Jusqu’au journal emblématique L’Équipe qui se met à suivre et diffuser certaines compétitions, en passant par le Comité international olympique, qui a annoncé en 2021 ne pas exclure d’intégrer un jour la pratique aux disciplines olympiques.
Du desport au sport
Ce dernier point rappelle d’autres épisodes : on a déjà réfléchi par le passé à intégrer quantité d’activités aux Jeux olympiques, qu’il s’agisse du surf, du skate, de la pétanque, des fléchettes ou même des échecs. En filigrane, la question est de savoir ce qui, au fond, constitue un sport. Car si l’e-sport demande apparemment peu d’investissement physique – investissement qui semble de prime abord constituer le critère déterminant de la sportivité –, que dire des fléchettes, de la pétanque, ou encore du tir à l’arc, qui est pourtant bel et bien une discipline olympique ? Ces disciplines sont-elles à ce point plus exigeantes physiquement que celle de s’esquinter le pouce en appuyant sur la touche X de sa manette pendant des heures ? Pourrait-on alors trouver un autre critère ?
Richesse des graphismes, modélisations 3D de haut vol, mondes « ouverts » envoûtants : les jeux vidéo suscitent une expérience…
André Comte-Sponville n’est pas un grand sportif. Mais s’il rejette le « sport spectacle », il considère que dans une société…
Il était attendu depuis de nombreuses années. Cyberpunk 2077 sort aujourd’hui et s’annonce comme l’un des jeux vidéo les plus ambitieux de l…
À l’instar du mouvement QAnon, les théories du complot se multiplient aujourd’hui. Ainsi que les tentatives d’explication : crise de…
Défouloirs addictifs ou plongées dans d’autres mondes virtuels, les jeux vidéo sont en tout cas la première industrie culturelle au monde. Les…
« Remake », « remaster », « reboot » : plus que jamais, le jeu vidéo joue sur la nostalgie des joueurs et leur…
À l’approche des jeux Olympiques, la Chine durcit ses positions. Emprisonnements et répressions au Tibet, notamment, s’accélèrent. Plus que les sportifs, ce sont les politiques qui doivent boycotter les cérémonies pour exiger le respect…
André Comte-Sponville donne un éclairage sur le fameux fragment des “Pensées” de Pascal sur le “divertissement”.