Vulgarité et Modernité
Une recension de Catherine Portevin, publié lePour un conseiller en rhétorique qui dénonce la vulgarité des sociétés modernes, se nommer Buffon est un défi s’il entend rivaliser avec la géniale apologie du style que le comte de Buffon, grand naturaliste des Lumières et néanmoins monarchiste, prononça devant ces Messieurs de l’Académie en 1753. Or le Bertrand du nom cherche la source de la vulgarité précisément… dans les principes fondateurs des Modernes. La Révolution française donne même, selon lui, « le coup d’envoi » du mouvement vers le bas qui nous vaut désormais, en place de Louis-le-Grand, les injures d’un Sarkozy, les starlettes d’un Berlusconi ou les Tweets fleuris d’un Trump. En interrogeant la vulgarité des élites – et non, classiquement, de celle du peuple –, le propos s’annonçait neuf. Définissant avec précision un terme qui risque de révéler surtout la subjectivité du locuteur, Buffon propose une idée forte : que la vulgarité tient essentiellement, non à la grossièreté ou l’immoralité en soi des comportements, propos ou idées, mais à la prétention de ces affirmations de soi. En cela, le défaut est moderne. Contre les excès d’assurance de l’individu contemporain et ses illusions d’autosuffisance souveraine, il s’agit donc de réhabiliter la vertu quasi religieuse d’humilité, appuyée à la loi naturelle. L’essai esquisse là un sujet plus consistant que la seule déploration de la dégradation des manières – thème aujourd’hui rebattu de la pensée conservatrice. Mais, malgré une forme impeccable – plan clair, argumentaire fouillé, corpus de références attendues, de Barbey d’Aurevilly à Renaud Camus et de Tocqueville à Pierre Manent –, il ne va guère au-delà par excès de généralités.
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