Le principe démocratie

Une recension de Philippe Nassif, publié le

Le titre pourrait prêter à confusion : il ne s’agit pas d’une formulation plus ou moins métaphysique d’un idéal politique, mais, au contraire, d’une stimulante enquête sociologique et philosophique sur les mouvements de contestations, de luttes, de désobéissance civile qui, notamment depuis 2011, contaminent une partie de la planète – de la place Tahrir à Occupy Wall Street, en passant par l’Amérique du Sud ou Notre-Dame-des-Landes. Le tout est orienté par une double et convaincante intuition. D’une part, si ces mouvements sont souvent décriés comme naïfs, improductifs ou limités, c’est qu’ils engagent une redéfinition même du cadre de référence – actuellement, « pouvoir + partis + urnes » – à travers lequel nous envisageons la chose politique. D’autre part, ces mouvements apparaissent comme le creuset où s’expérimentent les formes majoritaires du politique à venir : une exigence de reconnaissance et d’autonomie, une convergence entre expression de soi et expression populaire. Moins un système donc, qu’un genre de « boîte à outils » – d’où l’on pourra tirer des concepts comme le « care » ou l’« empowerment » – à l’usage d’un nouveau « romantisme réaliste » animé par la certitude que la démocratie est toujours à recommencer.

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