Le Lanceur de dés : Et autres poèmes
Une recension de Alexandre Lacroix, publié le« Mais qui suis-je pour décevoir le néant ? » C’est par cette question, élégante et testamentaire, que se clôt l’un des plus beaux poèmes de notre temps, à lire également comme un témoignage humain exceptionnel : Le Lanceur de dés, écrit par l’écrivain palestinien Mahmoud Darwich, un mois avant sa mort en 2008. Porté par un élan solaire et inspiré, alors qu’il savait ses jours comptés, le poète s’est livré à une méditation sur les nombreux hasards, les coups de dés qui ont jalonné son existence errante et aventureuse. Combien de fois n’a-t-il pas échappé à la mort, cet homme qui, né en 1942, a traversé l’une des périodes les plus conflictuelles du Moyen-Orient ? « J’aurais pu ne pas exister, mon père aurait pu ne pas épouser ma mère, j’aurais pu connaître le sort de ma sœur, qui poussa un cri et mourut sans se rendre compte qu’elle n’était née qu’une heure… » Tracé avec une encre qui n’est ni celle du « sang noir » ni celle du « corbeau », donc sans aucune volonté de se complaire dans l’évocation de la violence, ni de dénoncer qui que ce soit, ce poème démontre que l’imminence de la mort peut, chez certains hommes, provoquer une lucidité supérieure, qu’il est possible même à la fin de ses jours de dire « oui » à la vie dans sa totalité… C’est donc un poème de sagesse qu’a composé Mahmoud Darwich. Lequel ne se permet, au fil de cette vingtaine de pages, qu’une seule allusion politique au sort de la Palestine, mais ô combien distanciée : « C’est par hasard que la pente du pré dans un pays devint musée du vide… Parce que des milliers de soldats des deux bords moururent là-bas, pour défendre deux chefs qui criaient : en avant ! » À la fin de ce chant en vers libres, on s’étonnera qu’un homme marqué par les tragédies de l’amour et de l’Histoire ait été capable de faire ainsi la paix, tant avec lui-même qu’avec le monde.
Fin août, Nicolas Hulot annonçait en direct sur France Inter qu’il démissionnait du gouvernement. Ce moment de vérité a révélé ce que le philosophe Claude Lefort appelait la dimension symbolique du pouvoir.
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