L’Art brut

Une recension de Cédric Enjalbert, publié le

L’art peut-il se passer de règles, de technique et d’exposition ? Voici la promesse de l’art brut. Un riche volume s’intéresse à ces « fous » adulés par les surréalistes, qui s’aventurent en solitaires hors des « chemins battus de l’art catalogué ». En 1945, Jean Dubuffet nomme « brut » leur art par opposition à l’art « culturel ». Voyez les constructions du Facteur Cheval, les aquarelles de Henry Darger ou les dessins médiumniques d’Augustin Lesage. Abîmez-vous devant La Mort du vieux Boers et son cheval peint par Guillaume Pujolle, à partir de produits pharmaceutiques empruntés à l’hôpital où il est enfermé pour schizophrénie, reproduit dans cette admirable monographie. Des essais d’historiens et de philosophes tentent de circonscrire ce qui réunit cette « collection d’exceptions ». Alors ? Rien de définitif. Car, en donnant un nom à ces manifestations hétéroclites, Jean Dubuffet n’a eu d’autre ambition que de « chercher où est l’art brut », de le qualifier sans le borner, d’en donner une image sans jamais le plier à une définition. Ce livre y contribue, merveilleusement.

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