Frappe le ciel, écoute le bruit

Une recension de Philippe Nassif, publié le

La méditation bouddhiste a pris en Occident le visage d’une thérapie antistress. Et c’est à chaque fois au prix d’une perte essentielle, rappelle Fabrice Midal, le fondateur de l’École occidentale de méditation, dans son impeccable « Que sais-je ? » sur la méditation, ou, plus édifiant, à travers le récit de sa propre initiation, vingt-cinq ans durant, à la pratique boud­dhiste. Dans Frappe le ciel, écoute le bruit, il déroule un parcours semé de questions, de naïvetés, de rencontres décisives, d’errances et d’illuminations. Dans les pas du maître tibétain émigré aux États-Unis, Chögyam Trungpa – dont il a publié une biographie aujourd’hui rééditée au Seuil –, Midal rappelle que la tradition bouddhiste n’est vivante qu’en s’inscrivant pleinement dans sa culture d’accueil. Ce qui lui permet par exemple d’éclairer d’un jour neuf la poésie moderne ou la métaphysique grecque. Avec lui, la méditation ne rompt pas avec l’aventure moderne mais la prolonge. Elle ne nous rend pas plus sereins, prévient Midal, elle serait plutôt une école de lucidité. Un acte de présence, en somme.

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