Du tragique au matérialisme (et retour)

Une recension de Charles Perragin, publié le

« Pascal que j’ai tant voulu fuir, que je n’ai cessé de retrouver sur mon chemin ! » À celui qui peignait « la misère de l’homme sans Dieu », l’athée André Comte-Sponville a longtemps préféré le matérialisme joyeux d’Épicure ou de Spinoza. Mais la tragédie pascalienne de la condition humaine pesait en toile de fond. Il fallait y revenir. Le philosophe retrace donc ici trente ans de son cheminement intellectuel, guidé par une question : comment s’accommoder de la mort et de notre solitude, et en faire une incitation à vivre ? En bon professeur de philosophie, il convoque les auteurs qui lui ont permis de penser cette tension entre tragédie et matérialisme. En vingt-six études (essais et conférences, dont certains inédits), il fait dialoguer à distance l’Ecclésiaste et Montaigne sur la vanité, Pascal et Spinoza à propos de la tragédie, ou encore lui-même avec Nietzsche, dans un face à face mouvementé – « je n’ai jamais pu parler de Nietzsche calmement ».

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