Repasse ton bac philo (virtuel) d’abord !
“Peut-on aimer sans se toucher ?” Voici le sujet métaphysique que nous avons proposé la semaine dernière à nos lecteurs sur notre newsletter “Les chemins de la liberté” pour une dissertation, alors que ces jours-ci aurait dû se tenir l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Nous avons sélectionné la meilleure copie et nous vous la présentons. Merci à Mariya Benkhelifa, la gagnante, et à tous les lecteurs qui ont participé. À l’année prochaine pour le bac philo réel !
« Aimer » désigne le fait de porter de l’affection pour quelqu’un ou quelque chose, toutefois ici le sujet restreint le terme à l’amour que l’on porte à des individus. Autrement dit, ici aimer désigne le sentiment que nous éprouvons pour une personne et qui nous lie à celle-ci. Ainsi il existe différentes formes d’amours, que ce soit celui que l’on porte à ses parents, à ses amis ou encore à un amant. Les deux premières formes relèvent plus d’un sentiment de tendresse et de sympathie quand le dernier est souvent rattaché à de la passion. Ce qu’il y a de commun à ces différentes formes d’amours c’est que le lien dont l’amour est porteur est associé à un lien corporel. Il est d’usage de dire, par exemple lorsque cela fait longtemps que nous n’avons pas vu un être cher, qu’il nous manque et que nous sommes dans la hâte de le serrer dans nos bras. De la même façon, lorsque nous sommes amoureux le besoin de toucher l’autre se fait ressentir presque comme un besoin. L’amour pris dans cette acception serait essentiellement charnel. Aimer passerait dès lors par la médiation du corps, du toucher, c’est-à-dire de la sensibilité. Pour aimer quelqu’un, il faudrait le toucher ou, pour le dire autrement, on ne pourrait aimer sans se toucher. Pourquoi ? Aimer, semble t-il, consiste à réduire la distance qui peut exister entre deux individus, et cette distance est avant tout corporelle. On aime quand on ressent le besoin de toucher l’autre parce que la sensation de toucher est une sensation de plaisir qui intensifie le lien entre deux individus. Ainsi, toucher l’autre nous procurerait une jouissance qui serait à l’origine du sentiment d’amour. Dans le cas inverse, on pourra toujours douter qu’il s’agisse d’un amour véritable. Par exemple, un enfant dont les parents ne manifesteraient aucun signe d’affection corporel pourrait ressentir un manque d’affection, ou encore, dans le cas d’un couple, on dira que s’ils ne se touchent plus, c’est qu’ils ne s’aiment plus. Dès lors, aimer serait par essence lié au toucher, car il y a l’idée que, lorsque l’on aime quelqu’un, le besoin de le toucher nous surpasse. Si l’amour est un lien, c’est qu’il est ce qui nous rapproche, et ce rapprochement passe par des gestes. Ainsi, le corps semble être le lieu privilégié de l’amour.
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