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Vincent Dedienne et Émilie Incerti Formentini dans “Arcas et Callisto” © Audoin Desforges

Théâtre

Vertiges de l’amour

Cédric Enjalbert publié le 21 septembre 2018 2 min
Dans la lignée des contempteurs de l’amour, Guillaume Vincent adapte Ovide d’une part et Carver de l’autre, dans un même théâtre. Un même sujet : la violence travestie des sentiments.

L’amour est-il l’expérience d’un absolu éprouvé à deux ou au contraire un malentendu ? Une épreuve de vérité ou un jeu de travestissement ? Guillaume Vincent passe nos illusions romantiques à la question, sur la scène du Théâtre des Bouffes du Nord. Il présente deux spectacles, Callisto et Arcas puis Love Me Tender, qu’a priori tout oppose sinon cette même préoccupation : l’amour. 

Callisto et Arcas reprend à nouveaux frais le mythe antique : Jupiter (Vincent Dedienne) s’amourache de la nymphe Callisto (Émilie Incerti Formentini), qu’il décide de conquérir en la trompant. Il se fait passer pour une femme pour désamorcer ses craintes. Callisto ravie par le Dieu déclenche les foudres de Junon, femme de Jupiter, qui par vengeance transforme la nymphe en ours, laissant Arcas oprhelin. Dans la version à paillettes qu’en donne Guillaume Vincent, Jupiter est un puissant producteur de cinéma, Callisto, une actrice désœuvrée… Peut-on désirer sans dominer ? demandions-nous dans un récent dossier de Philosophie magazine, suite à l’affaire Weinstein.

La courte forme s’inscrit dans l’ensemble des Songes et Métamorphoses, que le metteur en scène a adapté d’après Ovide. Son succès tient particulièrement au charisme des comédiens, Vincent Dedienne et Émilie Incerti Formentini. 

L’actrice joue aussi dans Love Me Tender, adapté des nouvelles de Raymond Carver. Dans ce spectacle, Guillaume Vincent s’en prend de nouveau aux vertiges de l’amour. Ou plus justement aux misères de la vie à deux. Ménageant un malaise qui fait rire, des banalités qui n’en sont plus quand elles touchent à la vérité des sentiments, le metteur en scène maîtrise étrangement l’atmosphère du « Tchekhov américain ». Il entremêle quatre histoires de couple sur un ton potache voire boulevardier. Jalousie, ennui, sexualité… Tout est prétexte à explications, à faux-semblant et à disputes à mesure que le temps s’étire.

Guillaume Vincent s’empare d’Ovide et de Raymond Carver avec la même fantaisie et l’absence d’esprit de sérieux, quelle que soit la noirceur des récits. Dans un décor unique pour les deux pièces, évoquant le kitsch de la fin des années 1960, le metteur en scène démonte ainsi avec humour les illusions amoureuses, faisant du « grand amour » un jeu de dupe tragique, tirant une ligne qui va d’Ovide à Carver en passant par Schopenhauer et Cioran… riants contempteurs de l’amour romantique, une tromperie dont chacun révèle à sa manière la violence latente. 

Informations

Callisto et Arcas, d’après Ovide
Mise en scène de Guillaume Vincent
Avec : Emilie Incerti Formentini, Vincent Dedienne et Anton Froehly
Du 15 au 27 septembre 2018 aux Bouffes du Nord à Paris

Love Me Tender, d’après Raymond Carver
Mise en scène de Guillaume Vincent
Avec : Emilie Incerti Formentini, Victoire Goupil, Florence Janas, Cyril Metzger, Alexandre Michel, Philippe Smith, Kyoko Takenaka et Charles-Henri Wolff 
Et, en alternance, Gaëtan Amiel, Lucas Ponton et Simon Susset
Et la voix de Maud Le Grevellec
Du 14 septembre au 5 octobre 2018 aux Bouffes du Nord à Paris

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