Un poisson nommé Bergson ?
De drôles de poissons nagent dans le laboratoire de Kit Parker, professeur en bio-ingénierie de l’université Harvard et chercheur en cardiologie à l’hôpital pour enfants de Boston. Ils sont en effet constitués de cardiomyocytes, des cellules de cœur humain réagencées pour former un organisme capable de se mouvoir de manière autonome. La nageoire caudale de ces créatures biohybrides est composée de deux couches de tissu musculaire qui se contractent en décalé. Ainsi, le poisson artificiel « imprime et contrôle son rythme par lui-même » (en fait à l’aide d’un minipacemaker qui régule les battements). « Nous n’essayons pas de copier le cœur humain mais de comprendre et de reproduire ses principes biophysiques », souligne Kit Parker. En particulier l’autonomie qui permet à des cellules cardiaques de survivre indépendamment de l’organisme auquel elles appartiennent. Henri Bergson interrogeait déjà ce caractère étrange de la vie : « Un organisme est composé de tissus dont chacun vit pour son compte », écrit-il dans L’Évolution créatrice (1907). « Les cellules dont les tissus sont faits ont aussi une certaine indépendance. » C’est que, pour Bergson, toutes les parcelles de vie sont animées d’un même « élan vital » indivisible. Les poissons biohybrides mettent à profit cette puissance vitale latente.
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