Bergson et la chute en plein élan

François Salmeron publié le 3 min

S’étaler de tout son long sur le sol devant des badauds hilares, vous trouvez ça drôle? Henri Bergson, oui. Le philosophe français démonte les ressorts du comique de situation et y voit une introduction du mécanique dans le vivant

Un homme court dans la rue. Pas question de manquer le bus! Il est essoufflé, ses bras sont encombrés de paquets… Le chauffeur du bus ne l’a pas remarqué, ou n’a pas envie de l’attendre. Déjà les portières mécaniques se referment. L’homme va réussir à passer un bras à l’intérieur pour s’imposer. Malheureusement, c’est à cet instant qu’il trébuche sur la bordure du trottoir, dérape et se retrouve par terre, étalé au milieu de ses sacs. Un petit groupe de touristes a suivi la scène. Ils se mettent à rire.

Mais qu’y a-t-il de si risible à voir un homme déraper et se vautrer sur un trottoir? Ou prendre une tarte à la crème en pleine figure? Est-ce par cruauté que l’on se moque des moments de faiblesse et des mésaventures de nos semblables? Le comique de situation, qui joue à plein ici, ne laisse pas d’évoquer les numéros de clowns au cirque, ou les acrobaties des films muets de Buster Keaton et de Charlie Chaplin.

Expresso : les parcours interactifs
Comme d'habitude...
On considère parfois que le temps est un principe corrosif qui abîme les relations amoureuses. Mais selon le philosophe américain Stanley Cavell l'épreuve du quotidien peut être au coeur d'un principe éthique : le perfectionnisme moral, qui permet à chacun de s'améliorer au sein de sa relation amoureuse.
Sur le même sujet
Article
3 min
Henri Bergson

William James et Henri Bergson ont entretenu une amitié et une correspondance soutenue, nourrie de l’appétit de Bergson pour toute pensée nouvelle et par la reconnaissance d’un intérêt commun pour le flux de l’expérience et de la vie…





Article
3 min
Denis Moreau

“Monstre incompréhensible”, l’homme est sans cesse tiraillé entre l’ange et la bête, le désespoir et l’espérance, la foi en sa grandeur et la…

Montaigne et Pascal. Le moi et le doute, ou la foi

Article
2 min
Adrien Barton

Que représente cette photo ?1. De l’eau qui tombe et une cascade qui tombe.2. De l’eau qui tombe et une cascade qui ne tombe pas.3. De l’eau qui ne tombe pas…

La chute chute-t-elle ?