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Ruben Östlund en septembre 2022. © Hervé Boutet/Divergence

Entretien

Ruben Östlund : “Ébranler la conception simpliste de l’être humain”

Cédric Enjalbert publié le 28 septembre 2022 8 min

Double lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes, le Suédois Ruben Östlund témoigne de film en film de son goût pour les expériences de pensée. Le réalisateur de Sans filtre, qui sort ce mercredi en salles, revient pour nous sur ses inspirations, ses sources philosophiques et sa conception de l’art.

 


« Qu’aurais-je fait à sa place ? » Voici la question récurrente que nous pose le cinéaste suédois Ruben Östlund, double lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes. Il l’a d’abord reçue en 2017 pour The Square, dans lequel il mettait en cause avec un humour grinçant non seulement le milieu de l’art contemporain mais surtout le délitement des rapports de confiance dans les sociétés individualistes. La confiance et la peur étaient aussi les ressorts de Snow Therapy, en 2015, où il suivait les conséquences d’un incident sur la cohésion d’une famille, se demandant ce que valent nos meilleurs principes en cas de « force majeure » : alors qu’une avalanche semble s’abattre sur la terrasse d’une station de ski, un père de famille se carapate à l’abri, en abandonnant femme et enfants… avant d’émerger d’un simple nuage de poudreuse. Le réalisateur, amateur de paradoxes et d’apories, me confiait lors d’un premier entretien se considérer « avant tout comme un observateur. Je suis un garçon avec un bout de bois devant une fourmilière, qui fouille. La fourmilière, c’est la société ; mon bout de bois ma caméra. Je ne m’émeus pas plus que l’entomologiste qui observe un lion dévorant un buffle. Je me contente de regarder ».

Ce regard singulier, lucide et amusé, d’un « garçon » espiègle qui s’échine à ébranler nos convictions éthiques lui a valu une seconde Palme cette année pour Sans filtre. Ce long métrage, dont la crudité – et parfois la cruauté – a divisé les spectateurs, ne recule devant aucune outrance, mais sans jamais y sombrer et souvent avec truculence. Ce faisant, il bascule avec talent de la satire sociale à la fable philosophique, en trois chapitres : un couple d’influenceurs, Carl et Yaya, se disputent à propos de la valeur de l’argent ; les deux amants se retrouvent cernés par des ultra-riches sur un yacht de luxe conduit par un capitaine marxiste ; un naufrage les projette sur une île, où les rôles sociaux s’inversent. S’amusant à truffer son film de références, Ruben Östlund crée des situations imaginaires ou dystopiques, parfois extrêmes mais jamais simplistes. Il manifeste ainsi son goût pour les expériences de pensée, employées notamment dans les sciences humaines pour tester nos intuitions morales.

Lui qui affirme pratiquer « la philosophie et la sociologie comme un hobby » a pour elles une curiosité immense et communicative. Nous l’avons donc rencontré à nouveau lors de son passage à Paris, peu avant la sortie de son nouveau film.

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