Quel genre d’hippopotame êtes-vous ?
Seize ans et demi. C’est l’âge qu’a le génial gamin des Ardennes, Arthur Rimbaud, lorsqu’il prend la plume pour écrire à un poète de dix ans son aîné, un certain Paul Demeny – passé à la postérité pour avoir été le destinataire de cette lettre. Nous sommes le 15 mai 1871, la Commune de Paris lance ses derniers feux, la semaine sanglante se prépare. Dans sa missive enflammée, où l’on sent la pression de l’Histoire, Rimbaud déclare que le poète doit « se faire voyant […] par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Ne se contentant pas de planter l’éthique du chaos chère à toutes les avant-gardes du XXe siècle, il prend quarante-cinq ans d’avance sur Sigmund Freud et son fameux : « Le moi n’est pas maître en sa propre demeure. » En une formule tout aussi suggestive, mais bien plus ramassée, Rimbaud déclare : « Je est un autre. » La phrase est aujourd’hui aussi célèbre que le « Je pense, donc je suis » de René Descartes, dont elle est l’impeccable contrepoids. Descartes avait trouvé le slogan de la modernité, il avait érigé le sujet en point central garantissant l’unité du réel ; Rimbaud volatilise cette belle certitude et sonne le coup d’envoi de l’époque contemporaine. Le moi est incertain, la pensée fait entendre sa musique quand elle veut et non pas quand je le veux – « la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène ». Mieux, « l’intelligence universelle » jette ses fruits au hasard. C’est pourquoi Rimbaud a cet autre trait d’esprit : « C’est faux de dire : Je pense : on devrait dire : On me pense. − Pardon du jeu de mots. » La conscience est une intermittente du spectacle. Son unité n’est qu’une illusion superficielle. Quelque chose vient à la parole à travers nous, dont nous n’épuiserons jamais le mystère. Se connaître soi-même ? Un vœu pieu… La seule chose que je peux faire, c’est m’éprouver, en me confrontant à l’ivresse, à la folie, au monde, en dilatant les dimensions de mon expérience, au risque de sombrer dans le monstrueux.
Les hippopotames abandonnés dans le zoo personnel du baron de la drogue Pablo Escobar se sont multipliés et ont même modifié l’écosystème…
Il tient le haut de l’affiche du Théâtre de la Porte-Saint-Martin (à Paris) dans “La Carpe et le Lapin”, aux côtés de Catherine Frot. Avec elle, Vincent Dedienne interprète un mille-feuille cocasse de textes, de danses et de chants,…
Après l’assassinat du baron colombien de la drogue Pablo Escobar en 1993, les animaux exotiques qu’il avait fait venir d’Afrique pour agrémenter son zoo…
Une rumeur nourrie par une frange de militants conservateurs met en garde les parents d'élèves contre “l'enseignement obligatoire de la théorie du…
Que signifie être féministe à l’époque du « trouble dans le genre » ? Ne pas faire de la femme un bloc monolithique, mais une…
L’heure tourne. Et Kevin n’a encore rien tenté. D’accord, Kevin n’est pas du genre tombeur. C’est une espèce d’empoté dès qu’il s’agit de passer à l’action. Mais c’est surtout un individu fou de Jennifer, prêt à tout pour la conquérir. …
Avec “Girl”, le cinéaste Lukas Dhont explore le trouble dans le genre. Lauréat de la Caméra d’or au Festival de Cannes, sélectionné aux Oscar, le…
Un tribunal français a reconnu l’inscription du « sexe neutre » à l’état civil d’une personne intersexe. Une brèche ouverte dans les questions de genre ? Pas si sûr.