Pourquoi se tient-on par la main ?
En privé ou dans la rue, pourquoi avons-nous besoin d’avoir les doigts qui s’enlacent ? Explications avec quatre penseurs à poigne.
Par humanité / Homère (VIIIe siècle av. J.-C.)
Patrocle est mort et la colère d’Achille est sans limite. Il exécute le coupable, Hector, et refuse de rendre son corps à Priam, le roi troyen. Déguisé, celui-ci va chez son ennemi pour implorer sa pitié : « Il s’approche d’Achille, se jette à ses pieds et baise les mains terribles, les mains meurtrières. » Saisi par son humilité, Achille pleure avec lui. C’est la résolution de l’Iliade : la colère d’Achille est apaisée. Pour les Grecs, ce geste n’est pas un aveu de faiblesse mais le signe d’une profonde humanité. Achille « se lève et tend la main au vieillard ». Il l’aide à se relever avant de lui remettre le cadavre d’Hector, et ce bouleversement du cours des événements est matérialisé par la jonction des deux mains ennemies.
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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