Divergences

Pourquoi pleure-t-on au cinéma ?

Charles Perragin publié le 2 min

Si vous culpabilisez de fondre en larmes devant n’importe quel mélo, quatre philosophes vous tendent leur mouchoir.

“Ça permet de vidanger nos émotions”

Aristote (IVe siècle av. J.-C.)

Si vous êtes tourmenté par une tristesse excessive… allez voir un film qui se termine mal. Croyez-en Aristote, ça vous fera le plus grand bien. Il appelle cela, dans sa Poétique, la catharsis, l’art de soigner le mal par la représentation du mal. Même si, à son époque, les cinémas étaient des amphithéâtres et que l’on y jouait Œdipe roi ou Antigone plutôt que Titanic, le mécanisme est le même. Pour lui, l’art du poète tragique est de susciter chez le spectateur la pitié et la frayeur. En faisant naître ces émotions, le théâtre « réalise l’épuration de ce genre de passions ». S’émouvoir d’un spectacle constitue alors une hygiène de l’âme, un « allégement accompagné de plaisir ».

Expresso : les parcours interactifs
Kant et le devoir
Au quotidien, qu’est-ce que ça veut dire d’agir moralement ? Et est-ce que c’est difficile de faire son devoir ? Ces questions ne sont pas anecdotiques pour quelqu’un qui souhaite s’orienter dans l’existence. Et, coup de chance : Emmanuel Kant y a répondu. 
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