Le veuf joyeux de René Descartes

Cécilia Bognon-Küss publié le 2 min

Pleurer la mort de sa femme tout en ressentant une joie secrète à ses funérailles n’est pas le comble du cynisme pour Descartes, mais l’occasion paradoxale d’exercer sa vertu.

Alors qu’on enterre sa femme, un homme pleure. Derrière cette tristesse, il éprouve une joie secrète. Ses larmes sont-elles feintes ? Ce veuf n’est-il qu’un Tartuffe ? Non, sa tristesse est bien réelle, car « l’appareil des funérailles » ainsi que « l’absence d’une personne à la conversation de laquelle il était accoutumé » lui serrent le cœur et lui arrachent de vraies larmes. Mais alors, d’où lui vient sa joie secrète ? n’aimait-il pas sa femme ? se réjouit-il des délices d’un célibat nouvellement acquis ? Quoi qu’il en soit, la joie qui envahit son cœur semble faire de ce veuf un être particulièrement immoral…

Expresso : les parcours interactifs
Joie d’aimer, joie de vivre
À quoi bon l'amour, quand la bonne santé, la réussite professionnelle, et les plaisirs solitaires suffiraient à nous offrir une vie somme toute pas trop nulle ? Depuis le temps que nous foulons cette Terre, ne devrions nous pas mettre nos tendres inclinations au placard ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
Sur le même sujet
Article
13 min
Jeanne Burgart Goutal

René Descartes s’éteint le 11 février 1650, à la Cour de Suède. D’une pneumonie, selon les biographies traditionnelles. Assassiné, affirme Theodor Ebert. Le mobile ? Une querelle métaphysique, en filigrane un jeu d’alliances politiques…