Michel Leeb, homme-orchestre
Cet hédoniste délaisse vite les cours de philo pour monter un one man show qui le conduit à la télé. Son enthousiasme plein de swing ne masque pas tout à fait la part du doute. Un aiguillon à la création.
Dans la vie, Michel Leeb n’aime rien plus que « prendre son panard ». Au bout de trente ans de carrière, le plaisir de jouer demeure intact chez cet homme-orchestre de la scène française. De la philosophie, « j’ai gardé l’hédonisme » résume-t-il. Cette recherche de jouissance, l’humoriste la décline dans son spectacle actuel : Tout ce que j’aime. Vaste programme : humour, théâtre, jazz, musique classique, son énergie dévore tout ce qui se présente à elle. Dans son intérieur cossu de la proche banlieue parisienne, peu d’essais philosophiques mais de beaux livres sur le jazz côtoient des bandes dessinées américaines, pays qui offrit à Michel Leeb ses idoles, Jerry Lewis et Miles Davis. Oui, il est fier d’être populaire, « je ne vois pas à quoi ça sert de s’adresser à dix personnes dans une salle obscure », sans complexe vis-à-vis d’une élite dont, par le jazz, il a acquis l’estime.
Entre deux bouffées de cigare, il nous sert l’histoire classique de l’enfance du futur comique, « dès l’école, je faisais rire mes copains en imitant les profs », mais après le bac, c’est la surprise : le blagueur du fond de la classe abandonne le théâtre pour la philosophie. « Je pensais qu’au moins ces études pourraient me donner un métier. Après six ans à la Sorbonne, j’ai passé l’agrégation, et je l’ai ratée. J’ai eu des professeurs géniaux et facétieux comme Vladimir Jankélévitch. » Songeons à ce qu’aurait donné une imitation de Jankélévitch dans Certains Leeb show, l’émission télé qui, dans les années 1980, a fait le succès de Michel Leeb…
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