Le père spirituel des Femen n’est pas celui qu’on croit…
Les Femen ne jurent que par un obscur penseur allemand du XIXe siècle. Mais en ressaisissant le contexte dans lequel elles l’ont découvert, on comprend mieux le mélange de féminisme et de lutte contre la religion et les dictatures qui est la marque de leur mouvement.
On a parfois du mal à suivre les Femen. Quel est le lien entre leur action contre la dictature en Biélorussie, leurs provocations à Notre-Dame de Paris et leur défense de la militante féministe tunisienne Amina Tyler ? Pour le saisir, il faut revenir à leurs sources idéologiques. Car ce ne sont ni Slavoj Žižek, le chef de file du néocommunisme, ni Judith Butler, reine de la théorie du genre, qui leur ont fourni leurs armes intellectuelles. Leur pensée a été structurée par un ouvrage largement oublié. Il s’agit de La Femme et le Socialisme, publié en 1879 par le dirigeant social-démocrate allemand August Bebel (1840-1913). Dans les années 2000, quelques adolescentes ukrainiennes, les futures fondatrices des Femen, subissent violemment les contrecoups de la chute de l’URSS. Les usines ferment, un capitalisme sauvage aussi délirant qu’un roman d’Andreï Kourkov s’installe sur les décombres de l’ordre ancien. Les adultes perdent leur travail, beaucoup d’hommes sombrent dans l’alcoolisme. Des jeunes filles de plus en plus nombreuses rêvent d’un mariage avec un Occidental et se retrouvent happées par les réseaux de prostitution. Les sectes prolifèrent, tandis que l’Église, après des décennies d’athéisme officiel, relève la tête et rêve de puissance. Entre les barres d’immeuble de la petite ville de Khmelnitski, les futures Femen se retrouvent au sein d’un cercle philosophique de rue. Elles étudient de vieux livres dénichés dans les garages de leurs parents ou à la décharge : Marx, Engels, les marxistes italiens… et La Femme et le Socialisme, qui devient leur « bible » qu’elles apprennent « presque par cœur » (lire Femen, Calmann-Lévy, 2013).
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Cofondatrice des Femen en Ukraine, réfugiée en France en demande d’asile politique.