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Portrait d’Auguste Comte © Maison Auguste Comte

Positiviste attitude. Sur les pas d’Auguste Comte

Cédric Enjalbert publié le 28 mai 2015 11 min

Mille fois cité par Michel Houellebecq, le fondateur du positivisme a essaimé une spiritualité athée aux quatre coins du globe. La visite de lieux encore imprégnés de son esprit réveille une pensée oubliée qui permet de mieux comprendre le retour du religieux.

An 226, jour d’Abraham de la semaine de Mahomet du mois de Moïse. L’alignement œcuménique des saints du « calendrier positiviste » imaginé par Auguste Comte tombe à pic, car c’est un jour de fête. Au 10 de la rue Monsieur-le-Prince (voir le repère 1 sur la carte), dans le VIe arrondissement de Paris, une foule cosmopolite se masse. Les professeurs bien mis côtoient les scientifiques et les curieux, sous l’œil des journalistes. Ils se pressent comme les fidèles à la messe, invités à célébrer la réouverture d’un lieu sacré de l’érudition à deux pas de la Sorbonne, de l’École de médecine et du théâtre de l’Odéon. Ce lieu, c’est l’appartement d’Auguste Comte. Le fondateur du positivisme y a passé les deux dernières décennies de sa vie, jusqu’à sa mort en 1857.

Auguste Comte en 6 dates

  • 1798 Naît à Montpellier 
  • 1824 Fait paraître l’opuscule Système de politique positive 
  • 1826 Inaugure le cours de philosophie positive. Crise de folie 
  • 1845 Tombe amoureux de Clotilde de Vaux, qui décède l’année suivante 
  • 1852 Fait paraître le Catéchisme positiviste
  • 1857 Meurt à Paris

Auguste Comte figure parmi les inconnus célèbres, qu’on ne lit plus guère mais dont les citations font bel effet – « Les vivants sont gouvernés par les morts » est devenu un dicton. Des personnalités aussi diverses que Valéry Giscard d’Estaing ou Régis Debray lui rendent hommage. Mais c’est encore Michel Houellebecq qui en parle le mieux. Il partage le goût de Comte pour l’observation scientifique, prenant comme lui « le besoin spirituel au sérieux ». Car Comte a deviné avant tout le monde que la question religieuse reviendrait au premier plan comme possible principe d’unité au sein d’une modernité posthumaniste, individualiste, dépourvue de tout principe transcendant. Comme lui, Houelle­becq constate qu’une « société ne peut tenir sans religion » ; comme lui, il se demande comment des dogmes religieux, dans notre monde désenchanté, pourraient encore pénétrer dans les esprits. De quelle manière résoudre cette équation ? Partons sur les traces de Comte, visitons les lieux que son esprit continue de hanter pour comprendre quelle solution originale il a proposé.

 

Un ovni scientiste

Première étape : l’appartement. Autrefois rarement ouvert au public, il est désormais accessible chaque mercredi – ce que nous fêtons. La scénographie a été revue pour mettre en valeur la richesse de cet appartement du XIXe siècle pieusement conservé par des disciples à la mort du maître. Car le positivisme est un fétichisme. Auguste Comte de son vivant était très attaché à la conservation maniaque des objets et à la transmission des héritages, qu’il chargeait d’une épaisseur plus que symbolique. Pour preuve édifiante, ce fauteuil rouge défraîchi, dans le salon. Il a appartenu à l’amour platonique du philosophe, la jeune Clotilde de Vaux, morte précocement, dont il a rapidement fait une sainte. Bouleversé par cette rencontre, il a infléchi le scientisme de sa première doctrine et lui a donné son prolongement religieux.

Le positivisme scientifique soutient que seule la connaissance des faits vérifiés par l’expérience permet d’expliquer les phénomènes : pas de transcendance. Comte précise cette idée en formulant la « loi des trois états », selon laquelle l’esprit scientifique positif remplacera au terme d’un progrès inéluctable les expli­cations théologiques, qui imputent la cause des phénomènes à une divinité, puis les explications métaphysiques, qui cherchent cette cause dans une entité, la Nature ou la Raison, par exemple. « Ordre et Progrès », tel est le credo martelé par Auguste Comte. Mais, suite à sa liaison amoureuse, enthousiaste bien que chaste, il reconnaît que toute expérience de pensée trouve son origine dans l’émotion. « À chaque phase ou mode quelconques de notre existence, individuelle ou collective, écrit-il dans sa Théorie générale de la religion, on doit toujours appliquer la formule sacrée des positivistes : L’Amour pour principe, l’Ordre pour base, et le Progrès pour but. » La formule signe le passage d’un positivisme purement rationaliste à un positivisme plus spirituel. Elle figure d’ailleurs au fronton d’une chapelle discrète dédiée à l’Humanité et construite sur les plans d’Auguste Comte. David Labreure, le responsable du musée et du centre de documentation de la Maison d’Auguste Comte, l’association dédiée au penseur, m’en propose exceptionnellement la visite. Rendez-vous est pris.

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