Le jour où je me suis mis à bosser un peu moins
Le Norvégien Lars Svendsen était devenu accro au travail, au point de négliger tout le reste. Il relate les expériences qui l’ont convaincu de ralentir la cadence.
À une époque, mon travail m’importait plus que tout. C’est du moins ce qui m’apparaît rétrospectivement, quand je repense aux priorités qui étaient alors les miennes. Sur le moment, je ne m’en rendais même pas compte. Tout a commencé le jour où j’ai bénéficié d’une généreuse subvention sur quatre ans pour rédiger une thèse sur le schématisme kantien. J’y ai travaillé d’arrache-pied, de sorte que j’ai terminé bien avant la fin de ma subvention. Quelle aubaine : j’allais être payé à ne rien faire pendant plusieurs mois ! Mais, à « ne rien faire », j’ai bientôt sombré dans un ennui mortel. Je m’ennuyais tellement que, pour passer le temps, je me suis mis à écrire un livre sur l’ennui. À ma grande surprise, ce livre s’est bien vendu et a été traduit dans vingt-sept langues. J’ai été sollicité pour tant d’interviews et tant de conférences que je n’ai pas eu le loisir de m’ennuyer. Jusqu’à ce que je finisse par me lasser des interviews et des conférences… J’ai alors éprouvé le besoin de rentrer chez moi, de m’installer à mon bureau et d’écrire un nouveau livre. Je me suis attelé à la tâche et, au cours des cinq années suivantes, je n’ai pas chômé : j’ai écrit et publié sept livres, obtenu un poste d’enseignant à l’université, assuré les fonctions de rédacteur en chef du Norwegian Journal of Philosophy, organisé des conférences hebdomadaires, tenu une chronique dans un journal national, animé une émission télévisée, accordé plusieurs entretiens par semaine, etc.
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