« Le fait de pouvoir élire librement des maîtres ne supprime ni les maîtres ni les esclaves. » Herbert Marcuse, L'Homme unidimensionnel (1964)
Pour le penseur emblématique de la contre-culture, le système capitaliste a réduit l’élection démocratique à une compétition sans enjeu.
Herbert Marcuse en six dates
- 1898. Naissance à Berlin.
- 1930. Assistant de Heidegger, rédige une thèse sur Hegel.
- 1933. Quitte l’Allemagne nazie pour les États-Unis où il travaille sur un programme de dénazification de l’Allemagne.
- 1951. Enseigne dans diverses universités américaines.
- 1968. Conférences et discussions avec les étudiants dans toute l’Europe.
- 1979. Meurt au cours d’un déplacement en Allemagne. En 2003, ses cendres sont transportées à Berlin pour être enterrées près de la tombe de Hegel.
Que l’électeur choisisse entre deux, trois, cinq ou même douze candidats, lors de l’élection présidentielle, ne change rien à l’affaire selon Herbert Marcuse. « La liberté humaine, écrit-il en 1964, ne se mesure pas selon le choix qui est offert. » Ainsi, la mécanique de la démocratie se résume à choisir un maître parmi une poignée de dominants potentiels, dont aucun ne reflète les intérêts véritables des dominés. Une telle critique est dans la droite ligne du marxisme, qui voit dans l’État démocratique un outil de domination d’une classe sur une autre. Mais Karl Marx dirigeait ses attaques contre le brutal libéralisme victorien. Marcuse, lui, vise une cible moins facile : il fustige une Amérique en pleine croissance, où la pauvreté reflue, où le mouvement des droits civiques fait reculer le racisme. Une Amérique qui n’a pas encore perdu son âme au Vietnam. Sur quels arguments repose donc sa critique ?
Pour lutter contre les déviants du régime, le pouvoir chinois utilise désormais les slogans du développement personnel. Mais le philosophe Herbert Marcuse, dès les années 1960, dévoilait déjà les dangers de la «pensée positive».
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