L’art d’être grands-parents
En France, c’est en moyenne entre 48 et 52 ans que les presque 13 millions de grands-parents le sont devenus pour la première fois. Difficile donc de faire coïncider cette étape avec celle de la vieillesse.
D’ailleurs, chaque famille trouvera des ressources pour éviter de trop stigmatiser une ancestralité précoce qui entend le rester longtemps. Ainsi, aux appellations contrôlées et traditionnelles de mémé/pépé, mamie/papi, on préférera, souvent avec la complicité des petits, des surnoms individualisés et dans le coup. Mais ce rajeunissement de la grand-parentalité, sous l’effet de l’augmentation de l’espérance de vie, n’est pas la seule évolution notable.
C’est sans doute au cours du siècle des Lumières qu’à l’antique figure du patriarche, chef de clan autoritaire et inflexible, se substitue peu à peu (en Occident tout au moins) celle du grand-père bourgeois ou « gâteau ». Son autorité se situe au rebours de la tradition, dans le registre de l’affection si caractéristique du nouvel esprit de famille qui émerge alors. Après Diderot et Greuze, c’est Victor Hugo qui s’en fait le plus grand héraut. Il définissait ainsi son Art d’être grand-père (1877) comme l’art « profond d’obéir aux petits ». Nulle démagogie dans cette formule, mais le rêve, de portée, à vrai dire, aussi bien familiale que politique et religieuse, d’un pouvoir indulgent, plein de sollicitude et de tolérance, attentif au sort des petits et des faibles. Dans ce rêve, Dieu et l’État sont des grands-pères, comme Hugo : « La férocité sied à la paternité [il pense ici à la Commune]/ Eh ! bien, non. Ma foi non ! J’en fais mea culpa/ Plutôt que Sabaoth [le Dieu vengeur], je serai grand papa. » (VI, 10.) Il ajoutait, dans Les Misérables, cette devise : « Quand on est vieux, on se sent grand-père pour tous les petits enfants. » (V, livre 7, I.)
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