À la recherche des gestes oubliés
Retirer son chapeau pour saluer quelqu’un, tremper sa plume dans l’encrier, consulter l’annuaire téléphonique… Tous ces gestes – et bien d’autres – sont en train de s’effacer de notre vie. La chorégraphie de notre quotidien digital se concentre à présent au niveau des pouces. Cette réduction de notre gestuelle est-elle à regretter ? Mouillez votre doigt (oh ! pardon) et lisez ceci.
Comment mimez-vous quelqu’un qui prend une photo ? Si vous faites un rectangle avec vos mains et un « clic » avec votre index, sachez que ce geste vous place automatiquement dans la génération des anciens. Les tout jeunes, eux, imitent la photo en faisant mine de taper du doigt sur un smartphone, comme sur cette vidéo publiée sur le réseau social TikTok et massivement repartagée. D’autres gestes, comme composer un numéro en tournant une roulette, mettre une cassette dans un lecteur VHS ou encore faire glisser ses doigts sur les pages de l’annuaire (le « bottin »), ont quant à eux disparu.
Le monde à portée de pouce
Depuis l’apparition des smartphones, de nombreux mouvements se sont donc concentrés au niveau des doigts, comme l’indique le terme « digital ». Ce qui se faisait jadis avec tout le corps – se lever pour changer de chaîne, aller chercher l’annuaire – est à présent à portée de pouce. Les gestes sont à la fois plus localisés et plus simples. Dans son Traité des gestes (Grasset, 2017), le romancier Charles Dantzig évoque par exemple le geste « pinch to zoom », qui consiste à « écarter le pouce et l’index pour élargir l’image d’un écran tactile », et le « slide to unlock », qui est un glissement du pouce de gauche à droite pour débloquer un écran. Ces mouvements, par leur fluidité et leur minimalisme, ont connu un tel succès que les entreprises s’en disputent la paternité : Apple a ainsi déposé un brevet pour le « pinch to zoom » en 2007, probablement dans le but de réclamer des indemnités à son concurrent Samsung.
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