La catastrophe (ou la raison comme soucis du monde)

Michel Eltchaninoff publié le 3 min

« À mesure que la raison triomphe, il reste de moins en moins de place pour le réel », regrettait le penseur russe Léon Chestov. Que voulait-il dire ? Que depuis bientôt quatre cents ans l’homme tend à soumettre le monde sensible à la rationalité scientifique. Galilée et Descartes ont en effet découvert que l’on pouvait mieux comprendre la nature en la « traduisant » en langage mathématique. Les mouvements des corps célestes et terrestres, le fonctionnement des organismes vivants acquièrent une clarté nouvelle si on les retranscrit en figures géométriques et en formules algébriques. Mais il y a plus. Rebâtir le monde sous la forme d’un édifice mathématique ouvre un champ infini. Rien n’empêche en effet de transformer le réel grâce à ces outils parfaits. Peu à peu, nous avons donc peuplé la Terre d’inventions qui rendent nos existences plus longues et plus confortables.

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