Intelligence arty
Dall-e, Craiyon… Depuis quelque temps, les intelligences artificielles (IA) de création d’images se multiplient. L’une d’elles, Midjourney, a même remporté le prix artistique de la Colorado State Fair pour son Théâtre d’opéra spatial (photo). Le résultat est aléatoire, et, même lorsqu’elles sont réussies, ces « œuvres » – dont on ne sait plus très bien si elles relèvent de la photo, de la peinture ou du dessin – suscitent un sentiment d’étrangeté. Mais il y a fort à parier qu’à terme, les productions de l’IA deviendront indiscernables de celles élaborées par l’humain. L’artiste lui-même deviendra-t-il superflu ? La question, affirmerait le grand critique d’art John Ruskin (1819-1900), est mal posée : focalisée sur le produit, elle méconnaît le sens de l’activité artistique, sans laquelle l’homme ne peut s’épanouir. « Dans la constitution et la nature de tout homme […], il y a des puissances […] une imagination nonchalante, une capacité d’émotion engourdie » qui demandent à s’exprimer par le tâtonnement de la main, note-t-il dans The Stones of Venice. Contrairement à la machine, qui génère quasi immédiatement un visuel, le désir créatif de l’homme s’accomplit dans cette « hésitation » au contact de la matière, qui est signe de sa liberté. L’homme ne crée pas (seulement) pour parvenir à un beau résultat: il crée pour la joie de créer. Et cette joie ne disparaîtra pas avec l’IA !
Le pittoresque n’est pas un genre facile. Pour le critique d’art anglais John Ruskin, il est presque toujours superficiel. Sauf chez Turner, où le sens du détail local n’empêche pas la grandeur.
« Le crypto est libertarien, l’intelligence artificielle [IA] est communiste » : telle est la philosophie, binaire, à la racine de la…
Lorsqu’on obéit, par définition, on se soumet. À première vue, la liberté suppose donc l’absence d’obéissance. Mais cette définition de la liberté…
Le Collège de France ouvre ses portes à l’enseignement de l’intelligence artificielle. Le chercheur Yann LeCun a prononcé sa leçon inaugurale le…
Quel est le point commun entre un écrivain psychiatre qui soigne les troubles du cerveau à l’hôpital Sainte-Anne, un philosophe qui se confronte à…
Au XIXe siècle, ce philosophe révolutionne le sens que l’on donne à la liberté… en lui fixant une limite : chacun peut faire tout ce qu’il…
Celui qui a conçu le premier ordinateur voulait construire une machine qui pense. Mais Turing, souligne le philosophe Mark Alizart, va plus loin et imagine que la pensée, même mécanique, est traversée d’intuition et d’inconnu. Une…
À l’heure du développement tous azimuts des intelligences artificielles, l’éthique machinique sort du bois de la science-fiction et…