#hashtag. Les mots bleus
Sur Internet, ce symbole sert à amplifier nos écrits dans le gigantesque écran de fumée du réseau. Une façon pour la communication en ligne de nous faire rentrer dans le rang ?
Sitôt qu’un syntagme porte avec lui l’espoir d’être repris, il se voit flanqué, comme d’un sac à dos, du petit #croisillon démultiplicateur (ou « hash ») qui permet d’identifier et d’agglomérer des contenus identiques… Il en résulte des phrases illisibles dont un #mot sur #deux a #quatre #barres plantées dans le #dos.
«Grâce au #, les mots parlent plus fort et s’évaluent à la quantité de Tweets qu’ils suscitent»
Sur le papier, le # est un dièse. Mais alors que le dièse a pour vertu d’élever une note d’un demi-ton, le # se contente d’accroître la résonance d’un mot. Le dièse est une transposition ; le hash n’est qu’une amplification. Le dièse est une altération chromatique : les notes qu’il affecte font un pas de côté. Le # est un écho qui hausse le ton comme on explore d’une note prolongée la solitude d’un pépiement dans le désert. Dans cette involution expansive, on passe de la musique au vacarme : les décibels ont remplacé la modulation. Le crachoir tient lieu de mélodie. Grâce au #, les mots parlent plus fort et s’évaluent à la quantité de Tweets qu’ils suscitent. À tous égards, le # augmente le volume ; sous le prétexte de réunir les gens derrière un message et d’être utilisé en complément d’un slogan, le # transforme chaque débat en une conversation de haut-parleurs immédiatement audible par tous. Dans l’univers du « partage », les mots sont des « mots-clics » et la quantité règne sans partage.
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