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(cc) Annie Spratt / Unsplash

Raphaël Enthoven, Claude Ponti. Les aventuriers de l’âge perdu

Claude Ponti, propos recueillis par Cédric Enjalbert publié le 30 mai 2017 8 min

Entre Claude Ponti et Raphaël Enthoven, entre le créateur de livres pour la jeunesse et le philosophe en quête d’ingénuité, la rencontre s’est faite naturellement. Tous deux partagent une conviction : l’enfance est une puissance qui éclaire notre vie adulte.

Avec quatre enfants, Raphaël Enthoven est devenu un grand lecteur de Claude Ponti. Il a ainsi répondu chaleureusement à notre proposition de dialogue en compagnie de ce maître de la littérature pour la jeunesse. « J’ai lu quatre fois la totalité de vos livres avec mes enfants. Heureusement que vous avez du talent ! », déclare tout de go le philosophe à l’auteur de L’Arbre sans fin * (1992), un album qui décrit le parcours initiatique de la jeune Hipollène après un deuil. Claude Ponti raconte de façon quasi autobiographique la jeunesse malheureuse d’un enfant maltraité dans Okilélé (1993) ; il rend hommage à « tous ces personnages et à leurs créateurs, qui ont inventé le monde des livres pour enfants » dans Blaise et le Château d’Anne Hiversère (2004) – l’un des préférés de Raphaël Enthoven. Lui-même a notamment signé Un jeu d’enfant. La philosophie (Fayard, 2007), dans lequel il montre combien le « génie ingénu » est un art de l’étonnement. Alors comment l’enfant qu’ils ont été et ceux qu’ils ont eus ont-ils fait d’eux ce qu’ils sont ?

 

Claude Ponti : Je suis né en 1948. À l’époque, les livres pour enfants étaient rares. Étant fils d’enseignante, j’en avais un peu plus que les autres. J’aimais leur richesse et leur complexité. Il fallait qu’un livre me tienne long­temps. J’entrais dans un monde. Si ce monde était pauvre, le livre était méprisé. Pauvre ou niais. Je détestais par exemple Le Petit Prince. J’y entendais le témoignage d’un « faux enfant ». Aujourd’hui, je perçois dans ce roman la culpabilité des adultes d’après-guerre, qui se rachètent de n’avoir pas été à la hauteur. Ils fabriquent un monde idéal à travers leurs enfants, qu’ils veulent voir ressembler à ce prince, idéal et niaiseux.

 

« Quand je vous lis, j’ai l’impression de faire un Skype avec mon enfance ! Je prends de mes nouvelles »

Raphaël Enthoven

Raphaël Enthoven : Moi aussi, je le déteste ! Le Petit Prince n’est pas une représentation de l’enfance, mais seulement l’idée que les adultes s’en font. Il n’y a qu’un adulte pour faire dire à un enfant que l’enfance en sait plus que l’âge adulte… Tous ceux qui prétendent avoir aimé ce livre en parlent d’ailleurs au passé. Je ne connais aucun témoignage d’enfant qui l’aime. Il est le roman de la nostalgie d’une enfance embellie par le regret, tout l’inverse de vos livres, Claude. Je pense notamment à vos poussins, présents dans beaucoup de vos albums, qui sont des animaux millénaires. Ils représentent une enfance éternelle. À l’instar de l’axolotl, qui ne devient jamais adulte, ou des Barbapapa qui se transforment parce qu’ils sont immuables, les poussins restent à l’état néoténique [en biologie, qui conservent leurs caractéristiques juvéniles]. Ils participent d’une éternité de jouvence. L’enfance n’est pas le résultat d’un petit nombre d’années mais le dialogue qu’un homme entretient avec son aïeul, c’est-à-dire lui-même enfant. De ce point de vue, quand je vous lis, j’ai l’impression de faire un Skype avec mon enfance ! Je me téléphone à moi-même et je prends de mes nouvelles.

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Article issu du magazine n°110 juin 2017 Lire en ligne
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