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Gilles Tiberghien, en 2013. © Philippe Matsas/Opale/Leemage

Entretien

Gilles A. Tiberghien : “Les cabanes fleurissent partout où il y a des conflits sociaux”

Gilles A. Tiberghien, propos recueillis par Octave Larmagnac-Matheron publié le 07 novembre 2020 7 min

Précaire, bricolée, temporaire, la cabane est l’exact inverse des grands projets d’infrastructures – autoroutes, voies ferrées ou aéroports. C’est l’une des raisons qui expliquent, selon le philosophe Gilles A. Tiberghien, pourquoi les militants écologistes en bâtissent sur tous les territoires de lutte : la cabane permet en effet de rêver d’autres manières de vivre. 

 

En Allemagne, dans la forêt de Dannenröder, des militants écologistes installent des cabanes dans des arbres pour empêcher la construction d'une autoroute ; en Angleterre, la même stratégie est utilisée dans la Colne Valley pour lutter contre le passage prévu d'une nouvelle voie ferrée. Comment expliquez-vous cette stratégie ?

Gilles A. Tiberghien : La construction de cabanes dans les mouvements écologiques est une pratique fréquente. Voyez les constructions bricolées de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il y a, je crois, plusieurs raisons qui peuvent être avancées pour expliquer ce phénomène, que le photographe Marc Wendelski a mis en lumière dans son ouvrage Beyond the Forest (Yellow Now, 2015). La première raison est assez évidente : il s’agit, en Angleterre comme en Allemagne, de lutter contre la destruction de forêts. Or les cabanes sont, par élection, construites dans les forêts – l’endroit où l’on trouve facilement le matériau de base. Perchées dans les arbres, comme elles le sont souvent, elles jouent le rôle de vigie des bois. Mais il y a aussi une dimension plus symbolique  : c’est le pot de terre contre le pot de fer. 

 

“La cabane est quelque chose de fragile, qui s’oppose à l’énorme machinerie institutionnelle et étatique”
Gilles A. Tiberghien

 

Que voulez-vous dire ?

La cabane est quelque chose de fragile, qui s’oppose à l’énorme machinerie institutionnelle et étatique, ainsi qu’aux machines concrètes utilisées pour la déforestation. D’un côté, le bricolage et l’improvisation ; de l’autre le grand projet monolithique. J’y vois une forme d’ironie, qui souligne l’asymétrie entre ces deux propositions. Les cabanes construites par ces militants écologistes ne sont presque rien, et pourtant, elles sont tout de même quelque chose. Un quelque chose qui est peut-être, au fond, plus important que le reste. En construisant des cabanes, les militants mettent en évidence en la rendant visible la légitimité des plus précaires. Il y a enfin une forme de rêverie romantique qui habite les constructeurs de cabanes. Un genre de « syndrome Robin des bois » – certains collectifs portent d’ailleurs ce nom. 

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