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Géraldine Mosna-Savoye. © Céline Nieszawer/Opale.photo

Un coup de mou ?

Géraldine Mosna-Savoye : “La mollesse génère l’inquiétude abyssale de se perdre soi-même”

Géraldine Mosna-Savoye, propos recueillis par Jean-Marie Durand publié le 29 octobre 2022 8 min

Dans son nouvel essai, drôle et perspicace, La Force du mou (Éditions de L’Observatoire), Géraldine Mosna-Savoye donne corps à la mollesse pour défendre, contre la tradition philosophique, les vertus d’une forme de vie discréditée. L’éloge d’une force d’affirmation paradoxale : une vraie philosophie de vie !


Pourquoi s’intéresser à la mollesse, qui, d’une réalité observée dans les objets, les corps, les modes de vie, les pratiques sociales, devient, à vous lire, un vrai « concept », voire une philosophie de vie ?

Géraldine Mosna-Savoye : Parce que, justement, personne ne s’y est intéressé ! Mais plus précisément, je m’y suis intéressée quand j’ai compris qu’elle faisait partie de ma vie. Fatigue, coups de mou et flemme, je dois dire que j’ai mis beaucoup de temps à ne rien faire sur mon lit pour enfin comprendre cette importance qu’il y avait à ne rien faire sur ce lit. Et quand j’ai pris conscience de cette part essentielle de la mollesse dans l’existence, je me suis demandé pourquoi personne ne l’avait aperçue. Il y avait bien des textes sur la paresse, sur les rêveries, sur les flâneries, mais sur la mollesse en tant que telle, non. Ou alors, elle était seulement évoquée sans être théorisée et pour être dévalorisée.

“Il y a clairement un rapport entre le moi et le mou”
Géraldine Mosna-Savoye

 

Peut-on lire dans votre éloge du mou une esquisse d’auto-analyse ? Comme si votre attention au mou se logeait en partie dans des souvenirs d’enfance, d’un temps où vous vous étiez « allongée, vautrée, avachie » (comme nous l’avons tous été) ?

Au départ, je voulais écrire sur ce sentiment qui est difficilement descriptible : cette idée que, quand on est chez soi, sans personne, sans interruption extérieure, vautré sur son canapé, on a l’impression qu’on a enfin la possibilité d’être tranquille, de pouvoir enfin être libéré, d’être soi-même. Ce qui m’intéressait, c’était vraiment cette idée-là : être soi-même, avec cette question : mais qu’est-ce que ça veut dire d’être enfin soi-même ? Ne l’est-on pas tout le temps, même occupé ? même avec du monde ? et puis n’y a-t-il pas une illusion sur ce « soi-même » ? Le problème, c’est que le « moi », le « soi », le « soi-même », l’identité, l’ego, tous ces mots sont des concepts massifs dans la philosophie, et cela m’engageait sur une pente très historiographique sur ce qu’est le « moi ». Et, surtout, autre problème (ou pas), je voulais partir de ces moments de mollesse, affalé en jogging sur son canapé, et j’avais plus de choses à dire spontanément là-dessus. Tout ce que je voulais dire me ramenait sans cesse à ce premier « moment mou ». En en discutant avec Adèle Van Reeth, qui dirigeait alors la collection [aux Éditions de L’Observatoire, et avec qui Géraldine Mosna-Savoye a longtemps travaillé pour l’émission Les Chemins de la philosophie], elle a elle-même remarqué que je parlais plus du mou que du moi ! Il y a donc clairement un rapport entre les deux, entre le moi et le mou, entre moi et la mollesse. Et si je tente de réhabiliter le mou, c’est à la fois pour me comprendre et m’auto-justifier (et déculpabiliser) de l’être.

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