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Dave et James Franco dans “The Disaster Artist” © Warner Bros

Cinéma

Le nanar et la gloire

Cédric Enjalbert publié le 14 février 2018 2 min

James Franco s’empare de l’histoire d’un des pires réalisateur du cinéma américain, dont il tire un film sensible, réfléchissant aux vertus de l’échec.

Il arrive qu’un très mauvais film fasse un grand succès. L’histoire du cinéma est jalonnée de nanars entrés dans la légende dorée des cinéphiles. The Room est assurément l’un d’eux. La postérité de ce mélodrame parfaitement loupé, réalisé en 2003, diffusé confidentiellement en Californie et sorti rapidement de l’affiche, après n’avoir rapporté qu’une poignée de dollars, est aujourd’hui assurée par ses fans. Comment comprendre cette ferveur inespérée pour un film raté ? L’engouement tient beaucoup à son réalisateur, Tommy Wiseau. James Franco s’est pris de passion pour ce personnage fantasque, admirateur de Tennessee Williams et de James Dean, ayant fait fortune mystérieusement et dont l’origine comme la date de naissance restent un secret. Il s’est emparé de l’histoire de cet échec monumental pour en faire un film. S’appuyant sur The Disaster Artist, un livre publié en 2013 par l’acteur principal de The Room, il retrace l’histoire d’une amitié et brosse avec bienveillance l’image d’un Hollywood alternatif, à travers la trajectoire d’un marginal. Car Tommy Wiseau, interprété avec talent par James Franco lui-même, n’est pas qu’un mégalomane. Incroyablement sincère, ce personnage poignant rappelle Ed Wood, le « plus mauvais cinéaste de l’histoire du cinéma » (auquel Tim Burton a consacré un film). Malgré un accueil désastreux, le cinéaste a continué de payer un encart publicitaire en plein Los Angeles pour faire la promotion de son film durant des années. Déni de réalité ? Pas seulement. Comme le montre Charles Pépin dans Les Vertus de l’échec (Allary, 2016), « l’échec est le contraire de la réussite, mais c’est un contraire dont la réussite a besoin. Si Hegel a raison, si la dialectique désigne en effet la vérité de tout processus, alors cette opposition dynamique peut devenir le moteur même de notre progrès ». Tommy Wiseau a repris ainsi à son compte l’échec de son nanar jusqu’à le transformer en film culte. Qu’il ait vu le jour entre San Francisco et Los Angeles, là où sont nées les failcons, les conférences internationales sur l’échec, n’est pas anodin. Ici a vu le jour une « culture de l’erreur », invitant à ne pas être accablé par ses insuccès. « Au fond, ce qui transforme une erreur “normale” en échec douloureux, poursuit Pépin, c’est le fait de mal la vivre : le sentiment de l’échec. La culture de l’erreur protège du sentiment d’échec ». The Disaster Artist en est un excellent exemple, en plus d’être un bon divertissement. Car en ratant tout, Tommy Wiseau a acquis la notoriété dont il rêvait. Rater bien, rater mieux, préconisait Samuel Beckett.

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