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Georgia O’Keeffe, “Ram’s Head, White Hollyhock-Hills” (”Tête de bélier, rose trémière blanche-collines”), New Mexico, 1935. Huile sur toile, 76,2 × 91,4 cm. © Brooklyn Museum. Bequest of Edith and Milton Lowenthal (1992.11.28). Photo Brooklyn Museum © Georgia O’Keeffe Museum/Adagp, Paris, 2021

Exposition

Georgia, on kiffe !

Cédric Enjalbert publié le 11 septembre 2021 3 min

Elle est une figure majeure de l’art moderne et de la mythologie américaine, mais elle demeure quasi absente de nos musées. Au Centre Pompidou, une exposition exceptionnelle par son ampleur et sa qualité met sous le feu des projecteurs l’œuvre méconnue de Georgia O’Keeffe, artiste originaire du Wisconsin. Traversant tout le XXe siècle, elle a créé un style singulier : ni abstrait, bien que recherchant l’épure de la forme, ni figuratif, bien que donnant forme à une sensibilité charnelle et organique. Ce faisant, elle a offert à l’Amérique une représentation sublimée d’elle-même, suivant l’inspiration des philosophes Emerson et Thoreau. Autant de bonnes raisons de l’admirer.

 

  • La voix de l’Amérique. C’est l’Amérique ! Le goût des grands espaces, de la nature sauvage et de la liberté : Georgia O’Keeffe (1887-1986) encapsule dans ses toiles toute la mythologie du Nouveau Monde. Le Centre Pompidou consacre une rétrospective à celle qui fut non seulement l’une des premières peintres femmes à connaître cette notoriété dans un milieu encore largement masculin, mais aussi à donner forme à l’aspiration de toute une génération d’artistes en quête d’un art proprement « américain » : « Il m’apparaît très important pour l’idée que je me fais de la vraie démocratie de mon pays et peut-être du monde, que tous les hommes et femmes soient égaux sous le ciel », déclare O’Keeffe, consciente de représenter une « voix originale » pour sa patrie et d’avoir fait « quelque chose d’assez unique à [s]on époque ».
  • Ni figurative, ni abstraite. Bénéficiant de larges prêts de collections d’institutions outre-Atlantique – le musée parisien ne possédant qu’une toile, cette exposition exceptionnelle, aussi par sa scénographie minimale, témoigne d’un courant artistique ni simplement figuratif, ni purement abstrait. Refusant la négation du réel au profit de la forme conceptuelle sans renoncer au symbolisme, O’Keeffe se dit « toujours surprise de voir comment les gens séparent l’abstraction du réalisme ». Car, dans les fleurs protubérantes, les coquillages charnus, les déserts océaniques dont la « beauté n’a rien d’aimable », dans les motifs organiques d’ossements d’animaux comme dans les cieux étoilés, se dégagent à la fois l’épure d’une représentation, un « monde simplifié, beau, et si clairement découpé », et le sentiment charnel d’un paysage absolu et impénétrable. « L’homme sensuel conforme les pensées aux choses ; le poète conforme les choses à sa pensée », note O’Keeffe, plus sensuelle que poète.
  • La tentation transcendantaliste. Héritière d’une école de peinture américaine férue de paysages, elle l’est aussi du transcendantalisme dont les philosophes Emerson et Thoreau furent les hérauts. De quoi s’agit-il ? De renouveler l’humanisme en tablant sur un ressourcement naturel, de se transcender en renouant avec la pureté de la vie sauvage, de s’améliorer en suivant la sagesse et la solitude des ascètes. De saisir, comme le dit O’Keeffe, « l’inexpliqué de la nature, qui me fait sentir combien le monde dépasse de loin mon entendement – de comprendre peut-être en le traduisant par des formes. D’accéder au sentiment de l’infini sur une ligne d’horizon ou par-delà les collines avoisinantes. » Sage retirée dans sa hacienda du Nouveau-Mexique, où elle meurt à 98 ans, après avoir sublimé une certaine idée de l’Amérique, l’artiste devient à son tour une pièce maîtresse de cette mythologie qui, là, fait véritablement rêver.

 

À ne pas manquer : l’exposition Georgia O’Keeffe se tient au Centre Pompidou, à Paris, jusqu’au 6 décembre prochain.

À voir : Georgia O’Keeffe. Une artiste au Far West, disponible sur arte.tv jusqu’au 10/11.

À lire : le catalogue de l’exposition Georgia O’Keeffe (sous la direction de Didier Ottinger, Éditions du Centre Pompidou).

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