Le diable dans les détails

Fouthèses…

Yves Michaud publié le 3 min

Si le savoir constitue un pouvoir, tous les moyens semblent bons pour obtenir un titre universitaire. Même la fraude, comme l’illustre la récente mésaventure d’un ministre allemand. Mais comment lutter contre les délits d’initiés au sein de l’« économie du savoir » ?

Dans un texte pour nous surprenant du chapitre 10 du Léviathan, paru en 1651, Thomas Hobbes passe en revue les divers pouvoirs de l’homme : pouvoirs naturels, richesses, réputation, chance, beauté (une promesse de choses bonnes, qui plaît aux femmes et aux étrangers), etc. Quand il en vient aux connaissances, il estime qu’elles ne constituent pas un bien grand pouvoir parce qu’elles ne sont ni assez répandues, ni assez reconnaissables : il n’y a, selon lui, pas suffisamment d’hommes assez savants pour savoir reconnaître la science et la distinguer des diverses sortes de fausse science. Hobbes admet tout juste l’importance et l’efficacité de quelques connaissances appliquées comme l’art des fortifications et des machines de guerre.

Les choses ont bien changé, et le savoir constitue un pouvoir – aussi bien technique qu’économique, et même, comme disait Bourdieu, symbolique. La chose est bien connue en Italie, où tout le monde est peu ou prou docteur ou ingénieur en quelque chose. En France, c’est la religion du diplôme qui domine. En Allemagne, de même, mais on n’y plaisante pas avec les titres aussi prestigieux que difficiles à obtenir.

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