Flocons d’un discours amoureux
Kas, Turquie, soleil brûlant et temple en ruines. Dans Les Climats, placé sous l’influence de Michelangelo Antonioni, le délitement du couple – interprété par le réalisateur en personne, Nuri Bilge Ceylan, et par sa propre femme, Ebru Ceylan – ne tarde pas à prendre corps. Elle, Bahar, s’incarne en un visage pleurant en gros plan ; lui, Isa, en une silhouette lointaine et trébuchante, armée d’un appareil photo. L’affection de Bahar, ses larmes et ses silences se heurtent à la majestueuse froideur masculine, figure insulaire qui ne voit le monde qu’à travers une série d’écrans, de médiations. Comme pour ces temples photographiés un à un qu’Isa, professeur à l’université, demandera à ses étudiants de comparer sur diapositives, l’espace propre à la relation s’est évidé. La communauté des deux amants s’est disjointe, laissant place à deux subjectivités déliées, toujours comparables car à jamais isolées. Vivre dans le même monde, est-ce cela l’amour ? Telle est la question que le film travaille en un corps à corps radicalisé par l’utilisation d’une caméra vidéo haute définition. Le monde des Climats s’entend au sens très concret du terme. Atmosphérique. Le temps qu’il fait et le temps de l’amour sont deux vases communicants (mal). La complexion des amants ne réagit plus aux mêmes signes : il a froid, elle a chaud. Bahar invente de nouveaux mondes et de nouveaux êtres (ses rêves récurrents redonnent vie à son amour éteint ou à sa mère défunte) quand Isa ne parvient pas à convertir celui-ci, à l’habiter autrement qu’en solipsiste. « Pour une fois, ça serait bien d’avoir quelqu’un sur la photo », lance-t-il, dans un éclair de lucidité, à un chauffeur de taxi.
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