Faut-il autoriser le travail le dimanche ?

Les faits

Travailler le dimanche ? « Pourquoi continuer d’empêcher celui qui le veut ? », s’était demandé le président de la République, le 28 octobre 2008 à Rethel (Ardennes). Le chef de l’État avait ensuite invité les parlementaires à « se saisir sans tabou » de la proposition de loi du député UMP des Bouches-du-Rhône Richard Mallié visant à « définir les dérogations au repos dominical ». Ce texte devait être examiné à l’Assemblée nationale courant janvier dans une version très édulcorée. Il aurait permis d’ouvrir les entreprises et de travailler, sur la base du volontariat, huit dimanches par an (contre cinq actuellement) dans les agglomérations de plus d’un million d’habitants. Son examen a finalement été reporté sine die.

Il était en effet loin de faire l’unanimité, même au sein de la famille politique de Nicolas Sarkozy. Il y a d’abord l’argument économique, selon lequel l’ouverture des commerces le dimanche pour relancer la consommation n’entraînerait en réalité qu’un glissement, et non une augmentation, de l’activité commerciale. D’autres critiques contestent la « liberté » de tout individu de travailler ou non le dimanche. D’abord, il semble absurde de remettre en cause un des rares moments de l’existence qui ne soit pas consacré au travail ou au profit. Ensuite, le salarié étant lié par un lien de subordination, on voit mal comment il pourrait s’opposer à la décision de son employeur d’ouvrir l’entreprise ce jour-là. Une telle loi aurait donc pour conséquence de remettre en cause un principe qui jusque-là faisait l’objet d’un large consensus chez les laïques comme chez les religieux : le respect du repos dominical…