Est-il moral de voter à la primaire de la droite si l’on est de gauche ?
C’est la question que se posent de nombreux sympathisants socialistes. Mais la stratégie qu’ils envisagent n’est peut-être pas aussi pertinente qu’elle en a l’air.
D’âpres débats agitent le peuple de gauche. Est-ce vendre son âme que de voter pour Alain Juppé aux primaires des Républicains alors que l’on est de gauche ? Le maire de Bordeaux est en effet considéré par certains comme un moindre mal face à un Nicolas Sarkozy qui se retrouve, sur certains sujets (comme l’enfermement préventif des fichés S), à la droite de Marine Le Pen. Aider à la désignation de Juppé permettrait d’éviter d’avoir à choisir entre Sarkozy et la présidente du FN aux prochaines présidentielles. Le hic, c’est que pour participer, outre une obole de deux euros, il y aura une profession de foi à signer : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. »
Inquiets de cette tendance qui concernerait 10 % des électeurs de gauche, certains politiques, comme Gérald Darmanin, coordinateur de campagne de Sarkozy, ou Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS, traitent ces infiltrés de « parjures ». Mais cet appel à leurs principes moraux suffira-t-il ? On peut en douter, car l’électeur d’aujourd’hui n’est plus l’adhérent fidèle à un parti d’hier. D’abord, il peut voter tantôt à droite, tantôt à gauche. Ensuite, il est devenu stratège. Il vote en fonctions de calculs sur le futur. Aussi n’est-il plus un adepte strict de l’éthique dite déontologique, fondée sur un « tu dois » inconditionnel et qui réclame de ne pas prêter de faux serments. Il réfléchit aussi, de façon conséquentialiste, sur les effets de ses actions. Voyons les trois manières qu’aurait un électeur de voter à la primaire de droite.
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Morale de la responsabilité ou morale de la conviction ? Des deux attitudes possibles en politique, une seule est conséquente. Plaidoyer paradoxal pour la promotion des valeurs « de gauche » par des réformes « de droite ».
Pour le philosophe Marcel Gauchet, le populisme de Nicolas Sarkozy est occasionnel et purement rhétorique. Il répond aux angoisses de ceux qui subissent la mondialisation.
Efficace, éloquent, le couple gauche-droite s’est imposé sur tous les continents. Quatre personnalités déclinent ses particularités en Amérique, au Parlement européen et en politique internationale.
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