“Dor”
Langue d’origine : roumain
« Mélange de tendresse et de nostalgie, d’amour et de solitude, de tristesse et de confiance en la vie, d’éloignement par le rêve et d’attachement au réel », selon les mots de François Perroux (dans le livre La Roumanie économique et culturelle paru en 1970), le dor roumain, dérivé du latin dolor, « douleur », marie de nombreux couples de notions que nous pensons en général sur le mode de l’opposition. Lié au désir de revoir un être cher, de retrouver un objet perdu, de revivre une situation heureuse, le dor désigne un état étrange, où se côtoient l’abattement causé par le passage du temps et la joie à l’évocation de ce qui a un jour été. Dans Une île de latinité (2004), le philologue Mircea Goga décrit ce sentiment insaisissable comme une « ardente langueur », un « état […] de douceur infinie, de désir, d’amertume, de mal d’aimer » et « une inquiétude, une mélancolie enveloppante, une nostalgie qui berce les pensées, une soif éternelle de vie ». Ces gloses paradoxales soulignent combien le terme, tout particulièrement apprécié des poètes, parfois représenté comme une force invincible et un peu malfaisante, est difficile à traduire. Le dor dit l’insuffisance même de tout langage : la perte inévitable d’une partie de ce que les mots s’efforcent de saisir dans les limbes de l’inexprimable.
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