Ce que la hantise des punaises de lit dit de nous
Entre 2017 et 2019, les punaises de lit ont infesté 11% des foyers français. Ce phénomène de grande ampleur peut provoquer des dépressions et des syndromes post-traumatiques. Il est une expérience de « l’impur » au sens employé par la psychanalyste et écrivaine Julia Kristeva. Explications, avec Michel Foucault.
Les punaises de lit se nourrissent la nuit, principalement de sang humain. Elles se tapissent à l’abri de la lumière, dans les espaces sombres. Ces hématophages de la taille d’un pépin de pomme sont capables de survivre plusieurs mois sans se nourrir et peuvent se cacher dans des zones difficile d’accès – sous le matelas, dans les cadres, aux pieds du lit – pendant de longues périodes. D’après un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (l’Anses) publié en juillet 2023, le coût économique de ces parasites est considérable : ils représentent 230 millions d’euros de dépense par an, soit environ 866 euros par ménage infesté.
En 3 ans, les punaises de lit ont touché plus d’un ménage sur dix. Considérées comme l’un des plus anciens parasites de l’homme, elles avaient disparu dans les années 1950. Pourtant, elles sont revenues progressivement à partir des années 90, à la suite de l’augmentation des voyages internationaux mais aussi en développant des formes de résistances très fortes aux insecticides. D’après l’Anses, elles concernent toutes les classes sociales et tous les types de logement. Elles représentent donc un véritable « fardeau sanitaire » d’autant plus difficile à endiguer qu’il n’existe pour l’heure aucune aide financière pour aider les foyers infestés.
Une obsession de chaque instant
Comme le rappelle l’Anses, « la punaise de lit n’est pas considérée comme vecteur d’agent pathogène ». Elle ne provoque donc pas de maladie physique – sauf allergie – mais peut cependant causer des troubles psychiques très importants. Le rapport précise que « les victimes d’infestation […] sont plus susceptibles de développer des troubles du sommeil […], de l’hypervigilance » voire « des symptômes équivalents à un stress post-traumatique ».
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