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Catharine A MacKinnon. © Joanna Tarlet-Gauteur/Signatures pour PM

Portrait

Catharine MacKinnon : “Oui ne signifie pas toujours oui”

Clara Degiovanni publié le 11 janvier 2024 9 min

Avocate américaine radicale, Catharine MacKinnon a transformé le paysage juridique mondial. Dans son nouveau livre, Le Viol redéfini (Flammarion), elle critique la notion de « consentement », en s’appuyant notamment sur la loi française. Quel regard cette grande figure du féminisme porte-t-elle sur les droits des femmes ?

 

Catharine MacKinnon nous accueille en servant une eau au concombre dans un salon cossu, au pied de la tour Eiffel, où une amie l’héberge le temps de son séjour en France. Quand elle se déplace, elle a l’air de flotter dans l’espace, tout de noir vêtue, gracile et chic. Pourtant, l’avocate et juriste américaine, née en 1946 dans le Minnesota, a mené des combats très concrets. « Plus que quiconque, elle a permis à d’autres femmes de demander justice plus facilement », a affirmé à son sujet la grande figure du journalisme américain Peter Jennings. Militante féministe, professeure de droit, l’avocate se bat pour lutter contre les violences faites aux femmes et les inégalités liées au genre et à la classe sociale. Juriste, elle croit encore au pouvoir de la loi. Surtout lorsqu’on peut la transformer. « Le droit est un instrument de responsabilisation, de lutte contre l’impunité et de promotion des droits humains », martèle-t-elle sans ciller.

 

Le « moment français » du féminisme

MacKinnon consacre le premier chapitre de son livre, Le Viol redéfini, au « moment français ». Elle y montre qu’à l’inverse des pays anglo-saxons qui mettent la notion de consentement au cœur de la loi contre le viol, la législation française reconnaît « quatre types de force » en définissant le viol comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ». Au mois de novembre, le gouvernement français s’est opposé à l’uniformisation européenne d’une définition du viol fondée sur l’absence de consentement, préférant conserver sa propre définition.

« Seul oui veut dire oui », a répété l’eurodéputée suédoise Evin Incir, qui défendait le projet d’uniformisation de la loi de la Commission européenne. MacKinnon, favorable au modèle juridique français, souligne à l’inverse que le « oui ne signifie pas toujours oui », dans la mesure où l’acquiescement à un acte sexuel peut être extorqué dans un contexte de domination, de contrainte ou d’inégalité. « L’inégalité peut produire la nécessité d’un “oui” afin d’éviter diverses privations ou punitions, et non parce que le sexe est souhaité », explique l’avocate. Loin d’être utilisé comme un outil de défense des victimes, le consentement risque de devenir une arme utilisée par les agresseurs eux-mêmes afin de nier la contrainte et la violence qu’ils ont exercées. « Comment admettre qu’on a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant ? » interroge par exemple l’écrivaine Vanessa Springora, dans Le Consentement, un récit autobiographique paru en 2020 sur l’emprise exercée sur elle par l’écrivain à succès – et ami de la famille – Gabriel Matzneff, alors qu’elle n’avait que 14 ans.

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