Attentats de Bruxelles: une épreuve collective
Une trentaine de morts et plus de deux cents blessés : voici le bilan provisoire des attentats qui ont touché la capitale belge, ce mardi matin. Deux attaques ont visé l’aéroport de Bruxelles-Zaventem vers 8 heures et la station de métro Maelbeek, dans le quartier des institutions européennes, peu après 9 heures. Quatre mois après les attentats qui ont ensanglanté la France et tout juste après l’arrestation à Bruxelles, vendredi dernier, de l’un de leurs organisateurs, le terroriste Salah Abdeslam, l’organisation État islamique revendique ces attaques.
Guerre diffuse
Suite au 13 novembre, un climat de guerre s’est établi, en France et en Europe. Le philosophe Frédéric Gros rappelle qu’il « s’agit cependant d’une guerre nouvelle – bien que Daech possède une base territoriale, des ressources économiques, et que ses sbires se présentent comme des “soldats”, on ne peut pas parler d’un État souverain structuré et reconnu. La logique du terrorisme fait éclater les représentations traditionnelles de la guerre. Il faudrait introduire un nouveau concept, celui de “guerre diffuse”. Cette guerre est diffuse parce que le risque de mort est aléatoire et discontinu : elle tue n’importe qui, n’importe quand, n’importe où et n’importe comment. Cette guerre est diffuse également parce que la menace terroriste impose un état d’alerte permanent, qu’elle répand une hantise de mort sourde et continue. »
Ce climat porteur de menaces pour nos démocraties, est également une épreuve collective pour la nation comme pour l’individu. Comme le souligne Martin Legros dans les pas de Spinoza et de Sartre, « c’est traverser l’épreuve de la mort. Et, si l’on y survit, avoir le sentiment de renaître ».
Car si l’heure est aujourd’hui à la prudence et au recueillement – tout juste après les attentats, le centre de crise belge a aussitôt appelé chacun « à rester où il est », les transports ont été immobilisés et le pays quasiment paralysé – il s’agit aussi de trouver, ensuite, la ressource pour redoubler contre la peur, tout contre, l’affirmation de notre liberté, de « continuer de vivre comme on avait prévu de vivre. Avec une conscience intérieure redoublée de la fragilité de l’édifice. »
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