Andreas Malm : un Lénine pour sauver la planète ?
C’est l’un des intellectuels les plus iconiques et controversés de la pensée écologique : Andreas Malm développe, d’ouvrage en ouvrage, une stratégie radicale pour sortir de l’impasse climatique. Portrait.
Il est aussi célèbre dans les milieux écologistes que méconnu de ceux qui s’en tiennent à distance. Né en Suède en 1977, maître de conférences en écologie humaine à l’université de Lund, Andreas Malm a passé une semaine en France, mi-mars, alors que la contestation contre la réforme des retraites et la manifestation à Sainte-Soline faisaient naître des tensions sociales importantes dans le pays. Pour ce chercheur dont les thèses sont citées par des intellectuels de renommée mondiale tels que Naomi Klein, c’était l’occasion, à travers divers entretiens (pour Reporterre et Mediapart notamment), d’asseoir un peu plus son statut d’icône contemporaine de l’écologisme radical.
Léninisme écologique
Andreas Malm trace un sillon intellectuel sans concession dans un monde tétanisé face à la crise environnementale. Pour rompre avec l’apathie générale, il plaide, au fil d’ouvrages engagés au style acéré, pour un passage à l’action subversif… et n’hésite pas à citer Lénine dans cette optique. « Le geste léniniste est le seul qui puisse indiquer une voie de sortie » : c’est la conviction fondamentale du Suédois. Il trace un parallèle saisissant entre la position de Lénine, dans l’Empire russe tsariste à l’aube de la catastrophe de la Première Guerre mondiale, et la nôtre, face à la crise climatique. « Le Pentagone décrit le changement climatique comme un “multiplicateur de menaces”. » Or, remarque-t-il dans L’Anthropocène contre l’histoire. Le réchauffement climatique à l’ère du capital (La Fabrique, 2018), « Lénine parlait de la catastrophe de son temps comme d’un “vigoureux accélérateur” précipitant toutes les contradictions, “capable […] d’engendrer des crises mondiales économiques, politiques, nationales et internationales, d’une intensité sans précédent”, conduisant les nations “au bord de l’abîme” ». C’est au bord du gouffre qu’on peut agir, justement.
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