Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

Adolf Eichmann prend des notes durant son procès (cc) Courtesy of Israel Government Press Office - United States Holocaust Memorial Museum

Adolf Eichmann, Hannah Arendt et la banalité du mal

publié le 28 janvier 2016 2 min
Une lettre inédite du colonel nazi Adolf Eichmann vient d’être publiée, confortant le portrait d’un fonctionnaire besogneux qui n’aurait fait qu’obéir aux ordres. Hannah Arendt en a tiré l’idée de banalité du mal.

« Qu’on puisse être à ce point éloigné de la réalité, à ce point dénué de pensée, que cela puisse faire plus de mal que tous les mauvais instincts réunis qui sont peut-être inhérents à l’homme – telle était effectivement la leçon qu’on pouvait apprendre à Jérusalem. » C’est en envoyée spéciale du New Yorker qu’Hannah Arendt couvre le procès d’Adolf Eichmann. Elle en tire un essai Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal (Gallimard, 2002). Elle montre dans ce dernier comment cet ancien colonel SS, condamné à mort fin 1961 à Jérusalem pour crimes contre le peuple juif, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, représente pour elle une incarnation de l’absence de pensée qui conduit à la « banalité du mal », plutôt qu’un monstre.                

Une lettre signée d’Adolf Eichmann, daté du 29 mai 1962, deux jours avant son exécution par pendaison, a été rendu publique ce mercredi 27 janvier, à l’occasion d’une cérémonie en souvenir de la Shoah conduite par le chef d’État israëlien, Reuven Rivlin. « Dans leur évaluation de ma personnalité, les juges ont commis une erreur significative, dès lors qu’ils ne peuvent se projeter dans l’époque et les circonstances dans lesquelles je me trouvais pendant les années de guerre, écrit le criminel. Je n’ai jamais donné d’ordre en mon nom propre, mais plutôt agissais toujours sur ordres. Je n’étais pas un leader responsable et ne me sens pas coupable comme tel. ». Il s’y présente donc comme un simple exécutant, un fonctionnaire besogneux qui a obéi lâchement aux ordres.

Comme le montre Johann Chapoutot, dans le hors série de Philosophie magazine consacré à Hannah Arendt qui paraît aujourd’hui, ce numéro de comédien ne tient pas. Pour l’historien, Adolf Eichmann a composé ce personnage de criminel de bureau pour minimiser sa responsabilité : « Le procès de Jérusalem, en 1961, a accouché d’une catégorie dont Eichmann paraissait l’incarnation achevée : le Schreibtischtäter, ce criminel de bureau, isolé des conséquences de ses décisions et donc inconscient du crime qu’il commettait. C’est ce qu’Eichmann lui-même, qui pense un temps pouvoir échapper à la peine de mort, donne à voir et à croire. Or l’examen de sources autres que celles du procès révèle un Eichmann pleinement Weltanschauungstäter ou Überzeugungstäter, criminel par conviction idéologique, combattant d’une guerre de races dont l’Allemagne doit sortir vainqueur. »
 

Pour en savoir plus : lire l’entretien avec Johann Chapoutot et le débat entre Isabelle Delpla et Rony Brauman, sur la banalité du mal, dans le hors série consacré à Hannah Arendt : Hannah Arendt. La passion de comprendre, en kiosques. 
Expresso : les parcours interactifs
Kant et le beau
​Peut-on détester une œuvre comme « La Joconde » ? Les goûts et les couleurs, est-ce que ça se discute ? À travers cet Expresso, partez à la découverte du beau et du jugement du goût avec Kant.

​
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Article
9 min
Eichmann, pantin ou comédien ?
Johann Chapoutot

Qui était l’officier SS Adolf Eichmann, chargé de la logistique de la « solution finale » ? Depuis Jérusalem où elle assiste au début du procès, Hannah Arendt conclut que le fonctionnaire besogneux est avant tout coupable…


Article
29 min
L’hypothèse Arendt
Martin Legros 24 avril 2013

Lorsqu’elle arrive à Jérusalem en 1961 pour couvrir le procès de l’officier SS Adolf Eichmann, Hannah Arendt n’imaginait pas qu’elle allait déclencher avec son concept de « banalité du mal » une controverse mondiale. Retour sur les…


Article
16 min
Leibovici et Mréjen : “Ne plus se sentir responsable de ce que l’on fait, voilà le ressort de la banalité du mal pour Arendt”
Martin Legros 06 octobre 2021

Dans le passionnant Cahier de l’Herne qu’elles ont dirigé, Martine Leibovici et Aurore Mréjen ont rassemblé un très grand nombre de textes et d…

Leibovici et Mréjen : “Ne plus se sentir responsable de ce que l’on fait, voilà le ressort de la banalité du mal pour Arendt”

Article
4 min
[Exclusif] Hannah Arendt : “Avoir l’esprit politique, c’est se soucier davantage du monde que de nous-mêmes”
Hannah Arendt 07 octobre 2021

À l’occasion de la publication du Cahier de l’Herne consacré à Hannah Arendt et dirigé par Martine Leibovici et Aurore Mréjen, nous publions avec…

[Exclusif] Hannah Arendt : “Avoir l’esprit politique, c’est se soucier davantage du monde que de nous-mêmes”

Article
12 min
Hannah Arendt et le mal impensé
Martin Legros 11 septembre 2023

Au « mal radical » par lequel elle désignait ce qui était advenu avec la Shoah, Hannah Arendt en vint, sous le choc du procès Eichmann, à préférer le concept de « banalité du mal » – qui fait toujours débat. Mais,…


Entretien
11 min
Susan Neiman : "La vraie préoccupation d’Arendt, c’est de trouver une possibilité de réflexion qui nous libère du mal"
Catherine Newmark 01 février 2023

La thèse de la « banalité du mal » est l’une des plus contestées de l’œuvre de Hannah Arendt. Pourtant, au-delà des réévaluations de la figure d’Eichmann suscitées par la recherche contemporaine, sa thèse demeure fertile pour la…


Article
3 min
[Exclusif] Hannah Arendt : “La cybernétique et la révolution du travail”
Hannah Arendt 05 octobre 2021

À l’occasion de la publication du Cahier de l’Herne consacré à Hannah Arendt et dirigé par Martine Leibovici et Aurore Mréjen, nous publions avec…

[Exclusif] Hannah Arendt : “La cybernétique et la révolution du travail”

Article
7 min
Margarethe von Trotta. « Je voulais que le public arrive à la même conclusion qu’Arendt »
Pierre Rusch 24 avril 2013

Son film «Hannah Arendt» a déjà connu un succès inattendu en Allemagne. À l’occasion de la sortie en France de ce long métrage centré sur le…

Margarethe von Trotta. « Je voulais que le public arrive à la même conclusion qu’Arendt »

À Lire aussi
Anders-Arendt : scène de la vie conjugale
juillet 2022
L’engrenage du pire
Par Michel Terestchenko
septembre 2012
Noam Chomsky, ChatGPT et la banalité du mal
Noam Chomsky, ChatGPT et la banalité du mal
Par Martin Legros
avril 2023
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. Adolf Eichmann, Hannah Arendt et la banalité du mal
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse