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Agnes Callard. © via medium.com/conversations-with-tyler

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“23 Penseuses pour 2023” : comment mettre fin à une histoire d’amour dévorante ?

Agnes Callard publié le 16 janvier 2023 2 min

En revenant sur la difficulté qui a été la sienne à mettre fin à la passion qu’elle a entretenue pendant quatre ans avec un homme marié, la philosophe Agnes Callard s’interroge sur l’aliénation amoureuse et la manière dont on peut s’en libérer. Voici un extrait de son texte publié dans le volume 23 Penseuses pour 2023, paru jeudi 5 janvier chez Philosophie magazine Éditeur.

 

« Au cours de la pire histoire d’amour de ma vie, j’ai souvent fantasmé l’organisation d’un enterrement pour cette relation. Avec le temps, j’ai élaboré ce fantasme en détail : j’avais choisi un lieu et je m’imaginais me retrouver avec mes proches, creuser un trou dans lequel j’enterrerais tout ce qu’il m’avait donné – principalement des livres et des lettres – en gardant un volume que je n’avais toujours pas lu pour l’utiliser comme pierre tombale. Je prononcerais un éloge funèbre, reconnaissant avec magnanimité les avantages et les inconvénients de notre liaison. Je suis allée jusqu’à discuter de ce plan avec mes amis, qui étaient prêts à jouer le jeu si cela signifiait la fin de cet enfer : « Quoi que tu veuilles, commence par rompre avec lui ! » Et je l’ai fait, encore et encore. Je ne pouvais pas m’arrêter de rompre avec lui.

Le sexe sans l’amour, l’amour sans les rencontres, les rencontres sans le mariage, la polygamie, le relâchement des rôles de genre : notre monde est en train de devenir le Far West des relations amoureuses. Nous vivons une époque de grande liberté romantique, mais nous n’en avons pas encore mesuré le prix. En éliminant les normes sociales qui guident nos attentes en matière de relations amoureuses, nous libérons également un monstre en nous. Le nom de ce monstre est Éros.

En général, nous avons tendance à croire que les gens recherchent des relations qui leur sont bénéfiques. Éros réfute cet optimisme : les gens choisissent parfois de s’enfermer dans des dyades au sein desquelles ils se rendent malheureux et s’exploitent l’un l’autre. Les humains ont le potentiel d’une forme très profonde d’ouverture à l’esprit de l’autre – nous pouvons en venir à penser comme un « nous » plutôt que comme un « je ». Si l’une des parties n’adhère jamais à cette entreprise de collaboration, mais ne s’en sépare jamais complètement non plus, la relation devient pour l’autre partie une boucle infinie. Cette boucle n’est pas, au fond, une question d’attachement passionnel, de tendre affection ou de besoin pragmatique. La crise érotique est intellectuelle : vous avez perdu la capacité de penser par vous-même. Vous feriez n’importe quoi pour retrouver vos esprits, mais ne trouvez aucun moyen d’y parvenir. »

 

Le texte dont est extrait ce passage est repris dans le volume 23 Penseuses pour 2023 (Philosophie magazine Éditeur). Traduit par Agnès Botz, il a été initialement publié ici (en anglais), dans le magazine américain Harper’s Magazine, le 1er mars 2022.

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