Walter Benjamin : L'ange assassiné

Une recension de Marion Rousset, publié le

C’est un portrait sensible et documenté, nourri de multiples rencontres, que dessine Tilla Rudel dans l’ouvrage qu’elle consacre à Walter Benjamin. Le portrait d’une des figures intellectuelles majeures du XXe siècle, incarnation de « la pureté et la beauté de l’échec ». L’auteur, qui ne cache pas son admiration pour ce « héros de notre temps », nous invite à suivre ses traces pas à pas, de sa naissance en 1892 à Berlin dans une famille bourgeoise à son exil, jusqu’à son suicide en 1940. Au fil des pages, le libre penseur allergique à tous les systèmes, le joueur, l’éternel voyageur en proie à « une tristesse propre à l’âme juive déracinée », gagne en épaisseur. Tilla Rudel a su rendre plus proche, plus présent, cet homme pudique à l’œuvre « inachevée, anachronique, inqualifiable, injuste, imparfaite, éclatée, faite de traits fulgurants, de fusées éclairantes ». 

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