Walter Benjamin : 1892-1940

Une recension de Marion Rousset, publié le

« Sans être poète ni philosophe, il pensait poétiquement. », c’est ainsi que Hannah Arendt parle de l’écrivain Walter Benjamin. Ce portrait subtil tend à s’approcher au plus près d’une pensée complexe. Celle d’un homme dont « l’œuvre n’est pas ajustée à l’ordre existant ni n’introduit un genre nouveau qui se prête lui-même à une classification future ». Ce grand ami de Brecht, nourri de Goethe, estimait la poésie. Conjuguant deux idéologies dont les tenants se détestaient, il « prit le chemin d’abord d’un sionisme peu convaincu, puis d’un communisme qui ne l’était au fond pas plus ». Entre résonances kafkaïennes et sensibilité heideggérienne, Arendt explore aussi d’autres complicités. Elle lève le voile sur la figure de ce « pêcheur de perles ». Collectionneur de livres et de citations, il aimait flâner à travers les trésors du passé. La pensée moderne de Walter Benjamin est faite d’éclats puisés à la source souterraine de l’histoire.

Sur le même sujet
Article
3 min
Martin Legros

C’est dans le Paris des années 1930 que Arendt fraternise avec Walter Benjamin. Fils d’un marchand d’art, proche de Gershom Scholem, de Brecht et de Theodor Adorno, il est l’une des figures dissidentes de l’École de Francfort : il entretiendra…



Article
9 min
Martin Duru

Walter Benjamin aimait les mots, les femmes et les villes. Berlin, Paris, Moscou, Ibiza, ce Juif berlinois parcourt la vie en flâneur. Rejeté par…

Walter Benjamin. L'outsider magnifique




Article
3 min

En ces temps de confinement, peut-être êtes-vous seul ? Enfin, pas vraiment puisque, pour Hannah Arendt, la solitude permet d’expérimenter un…

Moins seuls avec Hannah Arendt