Théorie du drone

Une recension de Marion Rousset, publié le

Mourir pour sa patrie ? Cet ethos de la guerre avec ses vertus cardinales (courage, sacrifice, héroïsme) est en passe de devenir obsolète. Les drones, dont Grégoire Chamayou esquisse une théorie audacieuse, ont mis à mal la figure du soldat et l’idée même de guerre. Ces armes nouvelles qui sillonnent le ciel permettent désormais de surveiller l’ennemi à distance et de tuer sans craindre de l’être soi-même. « “Predator” ou “Reaper” – oiseaux de proie et anges de la mort – les noms des drones sont bien choisis », avance le philosophe. Si ce n’était qu’une technologie de plus venue compléter l’arsenal militaire, il n’y aurait pas matière à philosopher. Mais cet « objet volant non identifié », explique l’auteur, trouble les catégories établies. Jusqu’à convertir la guerre en chasse à l’homme. In fine, pour contrer les offensives sémantiques tapies derrière la justification des drones, c’est à la philosophie d’entrer dans la mêlée.

Sur le même sujet


Article
2 min
Sven Ortoli

On estime que 90 millions de drones seront vendus en 2025, dont les deux tiers pour le marché du loisir. Les drones de surveillance agricole de la société Airinov ont été employés par 5 000 agriculteurs français en 2015. Amazon a…


Article
3 min
Thomas Personne

Depuis fin février, des drones civils survolent la capitale. Même s’il n’y a pas de préjudice, tout le monde s’accorde à penser que c’est de très mauvais augure. Pour quelles raisons ?


Article
3 min

Fin février, les drones Predator des Américains sont entrés en action au nord du Mali. L’occasion de s’interroger sur cette technologie appelée à…

Faut-il avoir peur des drones ?


Le fil
1 min
Octave Larmagnac-Matheron

Des drones autonomes (Laws, pour « lethal autonomous weapons systems », en français Sala, pour « système d’armes létales autonomes ») ont…

Drones autonomes en Libye : quels enjeux ?